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Aïd al-Adha 2025 : quand les familles marocaines célèbrent autrement face à la sécheresse
Pour la première fois depuis des décennies, l’Aïd al-Adha au Maroc se célèbre sans le rituel traditionnel du sacrifice. Une décision royale exceptionnelle, prise face à une sécheresse persistante qui menace gravement le cheptel national, bouleverse les habitudes des familles marocaines. Si certains vivent ce changement comme un soulagement, d’autres ressentent une profonde nostalgie. Mais partout, la fête trouve un nouveau visage, témoignant de la capacité d’adaptation et de résilience du pays.
Cette année 2025 restera un tournant historique. Face à une sécheresse implacable qui frappe le royaume depuis plusieurs saisons, le roi a décidé d’annuler le sacrifice rituel. Cette mesure vise à préserver un cheptel affaibli et à mettre fin aux dérives commerciales qui avaient dénaturé cette tradition sacrée.
Dans les foyers, la nouvelle provoque un mélange d’émotions. À Salé, Latifa raconte : « Au début, mes enfants ne comprenaient pas pourquoi il n’y aurait pas de mouton cette année. Mon fils m’a même demandé si nous avions fait quelque chose de mal. Je lui ai expliqué qu’il faut parfois renoncer à ce que l’on aime pour protéger ce qui est plus important. » Elle ajoute avec conviction : « L’Aïd, ce n’est pas seulement un animal. C’est avant tout la famille réunie, la prière commune, la chaleur dans la maison. Tout cela, nous l’aurons encore. »
À Rabat, Rachid, un ancien fonctionnaire, voit dans cette pause une opportunité : « Jadis, on choisissait son mouton avec le cœur. Aujourd’hui, c’est devenu une course aux prix et une compétition entre voisins. Peut-être que cette année nous rappellera ce qui compte vraiment. »
Si le sacrifice est le symbole fort de l’Aïd al-Adha, la fête ne s’y limite pas. Dans tout le pays, les familles redoublent d’efforts pour préserver l’âme de cette célébration millénaire. À Fès, Meryem Alami prépare déjà les mets traditionnels, y mettant « encore plus d’amour ». Ses voisines confectionnent des djellabas neuves ou organisent des repas familiaux, transmettant les recettes ancestrales.
Dans les mosquées, les imams adaptent leurs prêches pour insister sur la solidarité, la préservation des ressources et l’adaptation en temps de crise. « C’est peut-être l’occasion de redécouvrir les valeurs profondes de notre foi », confie l’un d’eux.
Cette décision reflète aussi les tensions sociales liées à l’Aïd. Entre course aux prix, endettement et pression sociale, la fête avait parfois perdu de sa sérénité. « Je ressens un certain soulagement », avoue Leila, voisine de Meryem. « L’an dernier, nous avons dépensé deux mois de salaire pour un mouton. Mon mari a été très stressé. Cette année, nous allons pouvoir nous concentrer sur l’essentiel : être ensemble. »
Alors que les souks restent silencieux, une atmosphère nouvelle s’installe. Dans les salons, autour de tables soigneusement dressées, la fête prend une autre forme. Une institutrice témoigne : « Mes élèves m’ont dit qu’ils avaient hâte de passer plus de temps avec leurs grands-parents, d’écouter leurs histoires. Peut-être que c’est là le vrai cadeau de cet Aïd. »
L’Aïd al-Adha 2025 au Maroc est un moment de transition, où les traditions se réinventent pour s’adapter aux défis du présent, sans jamais perdre leur essence humaine et spirituelle.
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