- 12:35Plateformes numériques : le Maroc affine sa stratégie de régulation
- 12:10Nindohost élargit son horizon : Une expansion dans treize pays Africains pour un cloud souverain
- 11:55Microsoft intègre Grok à Azure malgré la controverse
- 11:33Paris déterminé à reconnaître l’État de Palestine
- 11:27Paris espère un geste d’humanité pour Boualem Sansal
- 11:16Trump annonce des négociations entre la Russie et l’Ukraine
- 10:54Bourita : La paix passe par la solution à deux États
- 10:49Crise des télécoms en Espagne : Telefónica paralyse les communications
- 10:45Droit d’accès à l’information au Maroc : un enjeu de transparence encore largement ignoré
Suivez-nous sur Facebook
Algérie-France : bras de fer sur les visas diplomatiques
Une nouvelle escalade diplomatique vient assombrir davantage les relations déjà tendues entre l’Algérie et la France. En réponse à la récente décision française de suspendre l’exemption de visas pour les détenteurs algériens de passeports diplomatiques et de service, Alger a annoncé, ce lundi, qu’elle appliquerait strictement le principe de réciprocité.
Le ministère algérien des Affaires étrangères a déclaré avoir pris acte de ce qu’il considère comme une suspension unilatérale de l’accord bilatéral signé en 2013, sans que Paris ne respecte les canaux diplomatiques formels. « L’Algérie n’a aucun attachement particulier à cet accord », précise le communiqué officiel, en ajoutant qu’elle tirera toutes les conséquences de cette décision.
L’accord en question, conclu initialement en 2007 à l’initiative de la France et élargi en 2013, permettait une exemption de visas pour les diplomates et agents de service des deux pays. Sa remise en question marque un tournant dans la gestion des relations consulaires bilatérales.
La mesure française intervient dans un climat de vives tensions. Le 14 mai, le ministre français délégué aux Affaires européennes, Jean-Noël Barrot, a annoncé le renvoi immédiat de tous les agents algériens titulaires de passeports diplomatiques ne disposant pas d’un visa en cours de validité. Il a justifié cette réaction par ce qu’il a qualifié de « décision injustifiée » de l’Algérie d’expulser plusieurs fonctionnaires français.
Selon des documents internes de la police française, tout ressortissant algérien muni d’un passeport diplomatique ou de service non accompagné d’un visa valide sera désormais refoulé à la frontière. Pourtant, Alger affirme n’avoir reçu aucune notification officielle de cette nouvelle politique via les canaux diplomatiques traditionnels. Le chargé d’affaires français en poste à Alger aurait même été convoqué à quatre reprises sans pouvoir fournir d’instruction claire émanant du Quai d'Orsay.
Cette montée en tension s’inscrit dans une crise plus large entre les deux pays, qui dure depuis plusieurs mois. En avril, Alger a expulsé 12 agents consulaires français en réaction à l’arrestation controversée, en France, d’un agent consulaire algérien accusé d’implication dans l’enlèvement d’un influenceur algérien sur le sol français. Paris avait répondu par l’expulsion de 12 agents algériens et le rappel pour consultation de son ambassadeur à Alger.
La dernière salve est survenue le 11 mai, lorsque l’Algérie a notifié à Paris sa décision d’expulser de nouveaux fonctionnaires français. La France a alors contre-attaqué en exigeant des visas pour tous les diplomates algériens, rompant avec des décennies de fluidité administrative entre les deux capitales.
Ce durcissement mutuel pourrait avoir des conséquences sur plusieurs plans, notamment les échanges diplomatiques, la coopération consulaire et les initiatives conjointes en matière de sécurité et d’immigration. Alors que les relations bilatérales semblaient amorcer une période de réchauffement depuis la visite d’Emmanuel Macron à Alger en 2022, cette nouvelle crise illustre la fragilité persistante du lien entre les deux anciennes puissances partenaires.
Commentaires (0)