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Bananes : le Maroc recompose ses circuits d’approvisionnement face à une production en recul
En 2024, le Maroc a franchi un cap symbolique en matière d’importation de bananes, avec plus de 36 000 tonnes introduites sur son territoire. Ce chiffre marque une hausse de 28,8 % par rapport à 2023 et un quasi-doublement en seulement deux ans. Cette évolution spectaculaire reflète non seulement une demande interne toujours soutenue, mais aussi une baisse notable de la production nationale.
Selon les données de la plateforme spécialisée East Fruit, la production marocaine de bananes s’est établie à 309 000 tonnes en 2023, en baisse de 7,5 % sur un an. Cette contraction est liée à la réduction des surfaces cultivées, conjuguée à des conditions climatiques moins favorables. Résultat : entre les mois de juillet et d’octobre, période traditionnellement creuse pour la production locale, les importations deviennent essentielles pour éviter toute pénurie.
L’Europe supplante l’Amérique latine
Autre tendance majeure : l’évolution des pays fournisseurs. Si l’Équateur et le Costa Rica dominaient historiquement les exportations vers le Maroc, leur part de marché s’effrite. Les bouleversements climatiques, les tensions géopolitiques et les hausses de coûts logistiques ont affaibli leur capacité d’exportation.
Dans ce contexte, les importateurs marocains réorientent leurs achats vers l’Europe, en particulier l’Espagne et le Portugal. Ces deux pays, dont les bananes présentent des caractéristiques proches de celles cultivées localement, ont vu leurs exportations vers le Maroc bondir. En 2023, l’Espagne a expédié 5 200 tonnes de bananes vers le Royaume, tandis que le Portugal en a fourni 1 600 tonnes – des volumes records.
Un commerce extérieur déséquilibré
Malgré cette intensification des importations, les exportations marocaines de bananes demeurent marginales. En 2024, seuls 250 tonnes ont été expédiées à l’étranger, contre 280 tonnes l’année précédente. Cette tendance à la baisse témoigne du recentrage du marché sur la consommation nationale et des difficultés à concurrencer les géants mondiaux du secteur.
Un phénomène mondial en mutation
La dynamique observée au Maroc s’inscrit dans un contexte global de recomposition du commerce de la banane. En 2024, la production mondiale a atteint 138 millions de tonnes, soit une baisse de 1,9 % après sept années de croissance continue. L’Inde reste de loin le premier producteur, avec 36 millions de tonnes, devant la Chine (12 millions) et l’Indonésie (9,3 millions).
Avec une superficie mondiale de 5,9 millions d’hectares dédiée à cette culture et un rendement moyen de 23 tonnes par hectare, la banane conserve sa place de fruit tropical phare dans le commerce international. Mais les équilibres changent, et le Maroc en est une illustration : face aux aléas climatiques et aux réalignements géopolitiques, les circuits d’approvisionnement se réinventent.