- 20:40Khamenei minimise les frappes américaines et célèbre la victoire iranienne
- 20:30Casablanca : double meurtre d’une sans-abri et de son enfant
- 20:14Énergie : Le Royaume-Uni se retire du projet de câble électrique Maroc–Royaume-Uni
- 19:40Changan Maroc inaugure un showroom à Tanger
- 19:30Israël a subi 12 milliards de dollars de pertes dans sa guerre contre l'Iran
- 19:00Séville tisse des liens touristiques avec le Maroc à travers une présentation officielle à Rabat
- 18:30Tan-Tan : de nouveaux projets pour éduquer, inclure et épanouir par le sport et la culture
- 18:20Aziz Akhannouch préside une nouvelle vague d’investissements stratégiques à Rabat
- 18:10Basla accueille le premier stage national d’enquêteurs onusiens
Suivez-nous sur Facebook
Boeing conforte sa place au Maroc malgré l’ouverture de la RAM vers Airbus
Alors que le Maroc se positionne comme l’un des hubs aéronautiques les plus dynamiques d’Afrique, Boeing continue de consolider sa place dans le ciel marocain. En mai 2025, la Royal Air Maroc (RAM) a annoncé une nouvelle commande de dix appareils Boeing 737, renforçant une relation vieille de plusieurs décennies. Malgré des pourparlers en cours avec Airbus, l’alliance entre le transporteur national et le géant américain semble plus solide que jamais.
Le Maroc, leader industriel du ciel africain
Avec plus de 140 entreprises aéronautiques, près de 20 000 emplois directs et des exportations dépassant 21 milliards de dirhams (environ 2 milliards de dollars), le secteur aéronautique marocain affiche une santé éclatante. Concentré autour de zones comme Midparc à Casablanca et Nouaceur, le royaume attire les plus grands noms du secteur, grâce à une politique d’intégration industrielle parmi les plus avancées du continent.
Dans cet écosystème, les choix stratégiques de la RAM sont cruciaux. En renouvelant sa confiance à Boeing, la compagnie nationale assoit sa position sur le moyen-courrier, tout en se préparant à l’intensification de ses liaisons internationales, notamment à l’horizon de la Coupe du monde 2030, que le Maroc coorganisera.
Des liens historiques et industriels profonds
Depuis les années 1970, la RAM bâtit sa flotte principalement sur des modèles Boeing : du 737 court-courrier au long-courrier 787 Dreamliner. Aujourd’hui, plus de 80 % de sa flotte (soit environ 40 avions sur 50) est issue du constructeur américain. Mais la relation ne s’arrête pas aux livraisons d’appareils : Boeing est un acteur actif du développement industriel marocain, participant à des projets de formation, d’assemblage de sous-composants à Nouaceur, et travaillant main dans la main avec les autorités locales.
Airbus entre en jeu : diversification ou pression stratégique ?
Malgré cette domination, tout n’est pas figé. Les récentes défaillances techniques de certains modèles, notamment le 737 Max, ont conduit RAM à entamer des discussions sérieuses avec Airbus, en vue d’acquérir potentiellement des A320 et A330 à partir de 2028. Ces négociations, bien qu’encore incertaines, traduisent une volonté d’ouverture, mais surtout de diversification, pour équilibrer les rapports de force commerciaux et technologiques.
Un levier diplomatique et économique pour le Maroc
Au-delà du simple transport, l’aérien est devenu un instrument géopolitique pour le Maroc. Deuxième pays africain le plus connecté après l’Éthiopie, le royaume ambitionne de devenir le premier hub aérien du continent d’ici 2030. L’aéroport Mohammed V de Casablanca, avec plus de 10 millions de passagers annuels et plus de 100 destinations desservies, est le cœur de cette stratégie. Dans ce jeu, Boeing conserve un rôle de fournisseur clé, garantissant à la RAM une flotte compétitive à l’international.
Un futur entre consolidation et montée en gamme
Le Maroc ne cache pas ses ambitions : le Plan d’accélération industrielle 2021-2026 vise à hisser la filière aéronautique vers des activités à plus forte valeur ajoutée, comme l’usinage de précision et la production de composites. Boeing, par son engagement industriel, reste donc un partenaire stratégique. Même si Airbus entre progressivement dans le tableau, l’américain conserve, pour l’instant, une longueur d’avance.
En 2025, Boeing aura donc non seulement renforcé sa présence dans la flotte marocaine, mais aussi consolidé son rôle dans un secteur où se mêlent enjeux économiques, diplomatie industrielle et compétitivité mondiale. Le ciel marocain reste largement américain, mais l’avenir pourrait bien s’écrire à deux mains, entre Seattle et Toulouse.
Commentaires (0)