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Bolivie : un tournant politique après vingt ans de socialisme
Dimanche, la Bolivie se rend aux urnes dans un contexte de crise économique profonde, avec des pénuries de dollars et de carburant et une inflation annuelle qui frôle 25%, un record depuis 17 ans. Les électeurs boliviens, lassés de la situation, pourraient marquer la fin d’un cycle de vingt ans de socialisme initié par l’ancien président Evo Morales.
Le président sortant Luis Arce, soutenu par Morales lors de son élection mais désormais en conflit avec lui, a choisi de ne pas briguer un second mandat, laissant la gauche fragmentée. Deux candidats du Mouvement vers le socialisme (MAS), Andronico Rodriguez et Eduardo del Castillo, semblent largement distancés dans les sondages, crédités respectivement de 5,5% et 1,5% du corps électoral.
À droite, le millionnaire de centre-droit Samuel Doria Medina et l’ancien président Jorge « Tuto » Quiroga se disputent la première place, avec des intentions de vote proches (21% pour Doria Medina et 20% pour Quiroga). Si aucun candidat ne l’emporte au premier tour, un second tour est prévu le 19 octobre, offrant un duel inédit à droite.
Les deux favoris promettent de rompre avec le modèle étatiste de Morales, dont la présidence (2006-2019) avait réduit la pauvreté et triplé le PIB, mais dont la chute des revenus gaziers depuis 2017 a plongé le pays dans la crise actuelle. « Ce sera un gouvernement d’austérité, la fête sera finie », a déclaré Doria Medina, tandis que Quiroga promet de tout changer après « vingt ans de gaspillage ».
Evo Morales, empêché de se présenter par la justice et visé par un mandat d’arrêt dans une affaire qu’il conteste, conserve cependant un soutien important dans les régions rurales et autochtones. Ses partisans menacent de mobiliser si la droite l’emporte, dénonçant ce qu’ils considèrent comme une élection injuste.
Selon le politologue Daniel Valverde, « le pire ennemi de la gauche a été la gauche elle-même », pointant la corruption, la mauvaise gestion et l’improvisation qui ont lassé la population. Pour de nombreux Boliviens, comme Saturnina Sahuira, vendeuse aymara de La Paz, les priorités sont désormais la stabilité et la fin des pénuries : « Il n’y a pas d’essence, pas de diesel, pas de gaz », déplore-t-elle.
En plus du président et du vice-président, les électeurs boliviens renouvellent également leur parlement bicaméral, marquant ainsi un tournant majeur dans la vie politique du pays andin après deux décennies de socialisme.