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Canicule au Maroc : l’agriculture en souffrance face à la chaleur extrême
Le Maroc fait face à une vague de chaleur d’une intensité inédite, avec des températures frôlant les 50 °C dans certaines régions du sud. Un phénomène climatique extrême qui frappe de plein fouet le secteur agricole, déjà fragilisé par un stress hydrique persistant. De nombreuses cultures souffrent, et les pertes économiques commencent à s’accumuler.
Parmi les filières les plus touchées, les producteurs de fruits rouges tirent la sonnette d’alarme. « La chaleur a brûlé les bourgeons dans certaines zones, retardant la prochaine pousse de deux semaines. Ailleurs, les plants sont entièrement perdus », déplore Amine Bennani, président de l’Association marocaine des producteurs de fruits rouges (AMPFR). Des régions comme Agadir et Taroudant sont particulièrement affectées, rendant nécessaire une replantation coûteuse qui compromettra également la production de l’an prochain.
Outre les effets directs sur les cultures, les agriculteurs doivent faire face à une envolée du coût de l’irrigation. Pour maintenir les plantations en vie, certains exploitants sont contraints d’irriguer jour et nuit, ce qui entraîne une consommation énergétique élevée. « L’impact sur la facture est énorme », confie un professionnel du secteur.
La région du Souss-Massa, cœur de la production primeuriste du pays, vit une situation contrastée. À Chtouka, des températures plus clémentes (entre 32 et 34 °C) ont limité les dégâts. Mais à Taroudant et Oulad Berhil, les récoltes de melons et pastèques accusent des pertes estimées entre 30 et 40 %, selon Abdelaziz El Maânaoui, président de l’Association des producteurs de Chtouka.
Concernant les céréales, l’inquiétude est moindre. « La récolte étant déjà bien avancée, la chaleur n’affectera pas la qualité des grains », assure l’expert agricole Saâd Raissi. La campagne, entamée fin mai, se poursuit dans les régions plus fraîches du pays.
En revanche, la salade, très vulnérable aux fortes températures, subit de lourdes pertes. À El Jadida et Azemmour, les jeunes plants sont brûlés, rendant nécessaire une replantation. « La croissance est interrompue, ce qui compromet l’approvisionnement du marché local », explique Driss El Assal, ingénieur agronome. À Mnatra, près de Kénitra, l’entreprise agroalimentaire Saladeo est également durement touchée. Son directeur, Karim Chemaou, décrit une situation critique : « Une seule journée de canicule peut anéantir une récolte entière. »
Face à cette répétition d’épisodes extrêmes, les professionnels du secteur s’accordent sur un constat : ces vagues de chaleur ne sont plus exceptionnelles, mais deviennent une nouvelle norme. Le dérèglement climatique s’impose comme un défi structurel auquel l’agriculture marocaine doit s’adapter. Systèmes d’irrigation plus performants, choix de cultures résistantes, nouvelles pratiques agricoles… autant de leviers que le pays devra actionner rapidement pour garantir sa sécurité alimentaire.
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