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Croissance économique marocaine : la BERD anticipe une hausse de 2,9 % en 2024

Croissance économique marocaine : la BERD anticipe une hausse de 2,9 % en 2024
Samedi 28 Septembre 2024 - 08:58
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La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a récemment mis à jour ses prévisions de croissance pour l'économie marocaine en 2024, la révisant à 2,9 %. Cette estimation représente une légère diminution par rapport à la prévision précédente de 3 %, reflétant les défis persistants que le pays doit relever, notamment ceux liés aux conditions climatiques défavorables impactant le secteur agricole, qui joue un rôle crucial dans l’économie du Royaume.

Impact des conditions climatiques sur le secteur agricole

Le secteur agricole, qui contribue à environ 12 % du produit intérieur brut (PIB) marocain, est particulièrement vulnérable aux aléas climatiques. La BERD signale que la production céréalière est menacée par des sécheresses et des inondations récurrentes. En conséquence, la valeur ajoutée du secteur agricole pourrait chuter de 6,9 % en 2024, avant de rebondir avec une prévision de croissance de 8,6 % en 2025, grâce à une production céréalière moyenne anticipée de 55 millions de quintaux.

Cette volatilité souligne l’urgence d’adopter des stratégies de résilience pour faire face aux effets du changement climatique. La mise en œuvre de techniques agricoles durables et l'amélioration des infrastructures d'irrigation sont des mesures cruciales pour atténuer les risques associés aux conditions météorologiques extrêmes.

Perspectives positives dans d'autres secteurs

Malgré ces défis, la BERD met en avant des signes encourageants dans d'autres secteurs, en particulier l'industrie manufacturière et le tourisme. Le rebond anticipé de ces secteurs est considéré comme essentiel pour compenser les pertes subies par l'agriculture. L'augmentation des exportations, notamment dans le secteur automobile et les équipements électriques, renforce la compétitivité du Maroc sur le marché international. La croissance des exportations de véhicules, soutenue par l'essor de l'assemblage automobile dans le pays, illustre le potentiel de ce secteur à devenir un moteur économique clé.

Le secteur du tourisme, quant à lui, bénéficie d'une reprise progressive post-COVID, attirant un nombre croissant de visiteurs grâce à la richesse culturelle et naturelle du Maroc. La diversification de l'offre touristique, incluant l'écotourisme et le tourisme culturel, devrait également contribuer à cette dynamique.

Stabilisation de l'inflation

Un autre aspect positif mentionné par la BERD est la stabilisation de l'inflation. Le taux d'inflation a chuté à 1,3 % en juillet 2024, en grande partie grâce à la baisse des prix des denrées alimentaires et de l'énergie. Cette tendance apporte un soulagement aux consommateurs marocains, qui avaient souffert d'une augmentation des coûts dans les années précédentes. Les efforts du gouvernement pour assainir les finances publiques, à travers la réduction des dépenses et l'augmentation des impôts, se traduisent par un déficit réduit à 4,3 % du PIB.

Risques et vulnérabilités persistants

Cependant, l'économie marocaine demeure vulnérable à plusieurs risques, notamment la dépendance aux importations énergétiques. Avec environ 90 % des besoins énergétiques du pays couverts par des importations, toute perturbation sur le marché mondial de l'énergie pourrait avoir des répercussions directes sur la croissance économique. Ce risque est particulièrement préoccupant dans un contexte géopolitique instable, où les fluctuations des prix de l'énergie peuvent affecter de manière significative la balance commerciale du pays.

Analyse régionale

Au niveau régional, la BERD a également ajusté ses prévisions pour la croissance des économies de la Méditerranée sud et est, qui devraient se stabiliser à 2,8 % d'ici la fin de 2024. Cette légère baisse par rapport aux estimations précédentes de 3,4 % met en évidence les défis auxquels sont confrontées ces économies, notamment les conflits au Moyen-Orient et les incertitudes économiques globales. Dans ce cadre, le Conseil de Bank Al-Maghrib (BAM) a également révisé ses prévisions de croissance à la baisse, anticipant un ralentissement à 2,8 % pour 2024.


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