Réduction des polluants : le Maroc en tête dans la région MENA
Le Maroc se distingue comme l’un des pionniers dans la réduction des polluants climatiques de courte durée de vie (SLCP) au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, selon Abdelali Dakkina, expert marocain en énergies renouvelables, efficacité énergétique et changements climatiques. Ce constat a été souligné lors du Forum sur les Contributions déterminées au niveau national (CDN 3.0), qui s'est tenu à Tunis.
Le Royaume a adopté un plan national ambitieux, axé sur la réduction de ces polluants, qui inclut des mesures visant à améliorer la qualité de l'air, lutter contre le changement climatique et sensibiliser la population aux effets néfastes des SLCP, notamment sur la santé, l’agriculture et les écosystèmes. Parmi ces polluants figurent des substances telles que le méthane et le carbone noir, qui, bien que moins persistantes dans l’atmosphère que le dioxyde de carbone, sont plus puissantes en termes de réchauffement climatique.
Dakkina, coordinateur national de la Coalition pour le climat et l’air pur, a évoqué l’élaboration en cours d'une feuille de route nationale pour la gestion du méthane. Ce plan comprend un projet d’étude des sources d’émissions de méthane dans les décharges de Tanger, Rabat et Safi, visant à exploiter ce gaz pour la production d’énergie, en s'inspirant des projets déjà en place à Fès et Oujda. Cette initiative pourrait être étendue à l'ensemble des décharges du pays.
Par ailleurs, le Maroc collabore avec des organisations internationales, comme la FAO, pour analyser les émissions de méthane dans les chaînes de production de viande et de produits laitiers. Ce projet, qui sera lancé prochainement, s’inscrit dans une démarche globale visant à réduire l’impact climatique du secteur agricole.
Dans le domaine des transports, le Royaume a récemment adopté la norme Euro 6, qui permettra de réduire d’environ 38 % les particules polluantes émises par ce secteur, un progrès significatif pour la qualité de l’air et la santé publique.
Les polluants climatiques à courte durée de vie, bien qu’éphémères, ont des effets redoutables. Leur réduction représente une priorité pour le Maroc, qui continue de renforcer ses politiques environnementales pour atteindre ses objectifs climatiques. Le forum de Tunis a ainsi été l’occasion pour le Royaume de réaffirmer son engagement à intégrer les objectifs climatiques dans ses stratégies de développement national et à explorer des solutions innovantes pour protéger la biodiversité et faire face aux crises environnementales.