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Droits de l'enfant au Maroc : une sensibilisation à l'ère numérique
Dans un Maroc en pleine mutation, la sensibilisation aux droits des enfants prend des formes inédites. Un récent sondage mené par l’Observatoire National des Droits de l’Enfant (ONDE) en collaboration avec l’UNICEF révèle que la télévision et les réseaux sociaux prennent le pas sur l’école et les parents en tant que principales sources d'information pour les jeunes.
Un changement de paradigme
Ce sondage, baptisé U-Report, a été réalisé auprès de 7 500 jeunes, dont 1 449 enfants âgés de 9 à 18 ans. Les résultats montrent une nette évolution dans la manière dont les enfants appréhendent leurs droits. La télévision se positionne en tête, avec 25,9% des jeunes la citant comme leur principale source d’information. Les réseaux sociaux suivent de près avec 21,9%. En revanche, l’école, traditionnellement perçue comme le bastion de l’éducation, n'est considérée que par 16,35% des enfants comme une source d'apprentissage sur leurs droits. Les journaux électroniques et la famille jouent des rôles encore plus marginaux, avec respectivement 13,1% et 5,2% des réponses.
Une conscience des droits à double tranchant
Malgré cette exposition à l’information, la compréhension des droits des enfants demeure inégale. Seuls 16,9% des jeunes interrogés affirment avoir une connaissance exhaustive de leurs droits. Plus de la moitié, soit 50,15%, n'ont qu'une compréhension partielle, tandis que 32,9% ignorent complètement leurs droits. En matière de priorités, le droit à l’éducation arrive en tête des préoccupations, suivi par le droit à la santé et la protection contre la violence.
Les défis de l’éducation
Les enfants expriment également des inquiétudes quant à l’accès à l’éducation. Près de 40% identifient les difficultés d’accès aux écoles en milieu rural comme le principal obstacle. Ils plaident pour une amélioration de la qualité de l’éducation, une requête soutenue par 27,9% des répondants. Ces résultats soulignent un besoin urgent d’action, particulièrement dans les zones défavorisées.
Un engagement pour l’avenir
Fait encourageant, le sondage met en lumière un fort désir d'engagement parmi les jeunes. Environ 70,9% des enfants souhaitent s'impliquer activement dans la défense des droits de l’enfance. Beaucoup envisagent de devenir bénévoles au sein d’ONG ou de participer à des campagnes de sensibilisation, utilisant les réseaux sociaux comme plateforme pour faire entendre leur voix.
Ce changement dans les vecteurs de sensibilisation aux droits des enfants au Maroc révèle une réalité complexe et dynamique. Alors que les enfants se tournent de plus en plus vers les médias numériques pour s'informer, il est essentiel que les institutions éducatives et les familles adaptent leur approche pour accompagner cette nouvelle forme d'apprentissage. L'engagement des jeunes pour défendre leurs droits est un signe positif, mais il nécessite une réponse collective pour transformer cette volonté en actions concrètes et durables.