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Encadrer la migration des médecins marocains pour préserver le système de santé

Mercredi 04 - 08:00
Encadrer la migration des médecins marocains pour préserver le système de santé
Par: Naji khaoula
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À l’heure où le Maroc fait face à une importante hémorragie de ses compétences médicales, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Azzedine El Midaoui, a plaidé, mardi à Rabat, pour la mise en place d’une politique publique rigoureuse afin de mieux encadrer la migration des professionnels de la santé.

Lors d’une rencontre organisée par le groupe istiqlalien pour l’Unité et l’Égalitarisme à la Chambre des conseillers, en partenariat avec la Fondation des enseignants médecins libéraux, M. El Midaoui a souligné que la fuite des cerveaux dans le secteur médical, bien que préoccupante, n’est pas exempte d’effets positifs. Selon lui, cette migration permet notamment aux praticiens marocains de s’ouvrir à d’autres cultures et systèmes de santé plus développés, tout en acquérant une expertise précieuse.

Cependant, il a mis en lumière plusieurs facteurs alimentant ce phénomène, tels que le manque d’opportunités dans le secteur public, la faiblesse des salaires et un environnement socio-économique peu attractif. Pour y remédier, le ministre appelle à une réforme globale qui conjugue attractivité, valorisation des compétences et amélioration des conditions de travail.

Dans le même esprit, Brahim Lakhal, doyen de la faculté de médecine de Rabat, a exposé une série de propositions concrètes. Il s’agit, entre autres, de renforcer l’attractivité du secteur public, de réviser la période contractuelle imposée aux jeunes médecins, et de développer des partenariats internationaux pour transformer la migration en un levier de développement. Il a également insisté sur la nécessité de valoriser les praticiens marocains, de les accompagner dans leur carrière et de faciliter leur retour au pays.

Quant à Abdessalam Lebbar, président du groupe istiqlalien à la Chambre des conseillers, il a affirmé que cette rencontre se veut un espace de réflexion et d’analyse approfondie sur ce phénomène multidimensionnel. L’objectif est de poser un diagnostic précis et d’élaborer des alternatives stratégiques réalistes, en tenant compte des expériences internationales et des spécificités marocaines.

Pour sa part, Driss Yazami, président du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger, a mis en garde contre la rude concurrence internationale visant à recruter les médecins marocains. Il a préconisé l’implication active des Marocains du monde dans les débats et les nouvelles instances sanitaires nationales, telles que la Haute Autorité de la Santé ou encore l’Agence Marocaine du Médicament et des Produits de Santé.

Les échanges ont permis d’identifier des pistes de solutions concrètes. Parmi elles figurent la création d’un observatoire national de la migration médicale, le lancement d’une plateforme numérique de suivi, ainsi que la rédaction d’une feuille de route destinée au ministère de la Santé. L’élaboration de propositions d’amendements au statut des médecins du secteur public a également été évoquée, dans le but d’inverser la tendance et de préserver les talents médicaux au service du pays.

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