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Escalade des tensions à Gaza : les États-Unis menacent de cesser les transferts d'armements à Israël

Jeudi 09 Mai 2024 - 08:36
Escalade des tensions à Gaza : les États-Unis menacent de cesser les transferts d'armements à Israël

L'armée israélienne a intensifié ses bombardements sur la bande de Gaza, suscitant des inquiétudes grandissantes quant à une offensive terrestre imminente dans la ville surpeuplée de Rafah, près de la frontière égyptienne. Dans un contexte inédit, les États-Unis ont menacé de cesser les transferts d'armements à Israël en cas d'offensive majeure dans cette zone densément peuplée.

Peu après minuit, une équipe de l'AFP a rapporté de nombreux tirs d'artillerie à Rafah, au sud de la bande de Gaza. L'armée israélienne a confirmé avoir mené des frappes contre des "positions du Hamas" dans le centre du territoire palestinien, déjà ravagé par sept mois de guerre. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a brandi la menace d'une offensive terrestre sur Rafah, où se cacheraient, selon Israël, les derniers bataillons du mouvement islamiste palestinien Hamas. Cette ville abrite également 1,4 million de Palestiniens, dont une majorité a été déplacée par la guerre.

Le président américain Joe Biden a reconnu que des civils avaient été tués à Gaza en raison de bombes américaines. Dans un entretien accordé à CNN, il a posé pour la première fois des conditions à l'aide militaire à Israël, un proche allié des États-Unis. M. Biden a déclaré que s'ils entraient à Rafah, il ne leur livrerait pas les armes qui ont toujours été utilisées contre des villes, faisant ainsi planer la menace d'une suspension de l'aide militaire.

Un haut responsable américain a confirmé, sous couvert d'anonymat, la suspension la semaine dernière d'un transfert vers Israël de 1.800 bombes de 2.000 livres (907 kg) et de 1.700 bombes de 500 livres (226 kg), utilisées pendant la guerre. L'ambassadeur d'Israël à l'ONU a qualifié ces propos de "difficiles à entendre et très décevants".

La situation humanitaire à Gaza est alarmante, les hôpitaux du sud du territoire ne disposant plus que de trois jours de carburant, selon le directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus. Un médecin urgentiste britannique en mission dans le sud de Gaza a décrit une situation sanitaire "catastrophique" et une odeur d'eaux usées "omniprésente" dans les hôpitaux, dont plusieurs ont été ravagés par les combats et les frappes.

Cette guerre a éclaté le 7 octobre, faisant plus de 1.170 morts, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait jusqu'à présent 34.844 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Des négociations indirectes entre Israël et le Hamas ont repris au Caire pour tenter de parvenir à un compromis sur une trêve et éviter un assaut à Rafah. Benjamin Netanyahu a rencontré mercredi le directeur de la CIA, William Burns, pour discuter d'une possible "pause" dans les opérations militaires dans le sud de la bande de Gaza en échange de libérations d'otages.

Alors que les tensions montent à Gaza, la communauté internationale observe avec inquiétude l'évolution de la situation et appelle à une désescalade immédiate pour éviter un bain de sang et une aggravation de la crise humanitaire dans le territoire palestinien.


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