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France : le procès de « Imad Tintin » s’ouvre sur la bataille des traductions

Samedi 24 Mai 2025 - 16:00
France : le procès de « Imad Tintin » s’ouvre sur la bataille des traductions
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Le procès d’Imad Ould Brahim, plus connu sous le pseudonyme « Imad Tintin », influenceur algérien de 31 ans, s’est ouvert ce vendredi devant le tribunal correctionnel de Grenoble. L’affaire, qui a défrayé la chronique en raison de ses implications politiques et sociales, met en lumière les enjeux cruciaux liés à la traduction et à l’interprétation des propos tenus en arabe dialectal sur les réseaux sociaux.

L’accusé est jugé pour « provocation directe à un acte de terrorisme », des faits dont la qualification est aujourd’hui remise en cause par le parquet. En effet, une nouvelle traduction, réalisée par un expert agréé de la Cour de cassation, a considérablement atténué la violence supposée des déclarations de l’influenceur. Là où la première traduction évoquait des appels à « brûler vif, tuer et violer sur le sol français », la version révisée fait état de propos moins explicites, tels que « Nous les Algériens, nous les gens du sang, nous avons grandi dans le sang (…) on va vous mettre le feu ».

Face à cette nouvelle interprétation, le procureur Etienne Manteaux a requis une requalification des faits en « menaces », tout en soulignant que l’influenceur avait néanmoins « clairement dérapé ». Sa demande : une peine de six mois de prison, dont quatre avec sursis. Cette position reflète une volonté de nuancer l’accusation initiale, mise à mal par les incertitudes linguistiques.

L’avocat de la défense, Me Alexandre Rouvier, a dénoncé un procès entaché par un contexte politique tendu, marqué par une confrontation virulente entre partisans et opposants au régime algérien sur les réseaux sociaux. Il a plaidé la relaxe pure et simple de son client, qu’il décrit comme un « homme abîmé par ce qu’il a vécu », victime d’un emballement médiatique et judiciaire. Selon lui, le dossier repose sur une lecture partielle et partiale des échanges, ne tenant pas compte du contexte global.

Cette affaire soulève des questions importantes sur la traduction juridique des propos dans une langue dialectale, souvent complexe à interpréter, et sur la manière dont la justice française traite les discours issus des diasporas et des réseaux sociaux. Le tribunal a mis sa décision en délibéré jusqu’au 10 juin prochain.



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