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Financement électoral : le RN visé par une perquisition spectaculaire à Paris

Hier 17:30
Financement électoral : le RN visé par une perquisition spectaculaire à Paris
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Une perquisition est en cours ce mercredi au siège du parti d’extrême droite français Rassemblement national (RN) à Paris, dans le cadre d’une enquête sur le financement illicite des campagnes électorales de 2022 et 2024. Cette opération, menée par une vingtaine de policiers de la brigade financière et deux juges d’instruction, a été annoncée sur le réseau social X par Jordan Bardella, président du RN, qui dénonce un « acharnement » et une « opération spectaculaire et inédite ».

Le parquet de Paris a confirmé l’information, précisant que d’autres perquisitions simultanées avaient eu lieu dans des sociétés et au domicile de leurs dirigeants. Les bureaux des dirigeants du RN, ainsi que l’intégralité des mails, documents et éléments de comptabilité liés aux campagnes régionales, présidentielles, législatives et européennes, ont été saisis.

Cette enquête a été ouverte en juillet 2024 sur des soupçons de financement illégal de la campagne présidentielle de 2022 menée par Marine Le Pen, ainsi que des législatives et européennes suivantes. Selon le parquet, l’objectif est de déterminer si ces campagnes ont été financées notamment grâce à des prêts illégaux de particuliers ou à des surfacturations et facturations fictives intégrées dans les demandes de remboursement des dépenses électorales par l’État.

Marine Le Pen, condamnée dans une affaire distincte liée aux assistants parlementaires européens et faisant appel de sa peine d’inéligibilité, pourrait voir Jordan Bardella la remplacer à la présidentielle de 2027 si sa déclaration d’inéligibilité est confirmée par la cour d’appel de Paris, dont la décision est attendue à l’été 2026. Par ailleurs, elle a saisi la Cour européenne des droits de l’homme pour contester cette sanction.

Jordan Bardella a vivement critiqué l’enquête, qualifiant de « farce » les soupçons d’exercice illégal de la profession de banquier portés contre des militants prêtant de l’argent au RN faute d’accès bancaire. Ces prêts, bien que réglementés, sont massivement utilisés par le parti, qui comptait fin 2023 plus de 20 millions d’euros d’encours à rembourser à des particuliers, le plus ancien datant de 2007.

Le président de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), Christian Charpy, a rappelé que le RN est le parti ayant le plus recours à ce type de prêts, ce qui soulève des questions sur la nature réelle de ces financements, pouvant constituer des dons déguisés en cas de non-remboursement.

Ces perquisitions viennent s’ajouter à une série de dossiers judiciaires complexes pour le Rassemblement national. Le parquet européen a également ouvert récemment une enquête sur le groupe politique auquel appartenait le RN au Parlement européen avant 2024, portant sur des irrégularités financières.

Jean-Philippe Tanguy, président délégué du groupe RN à l’Assemblée nationale, a dénoncé sur X « les magouilles et mensonges » du système, qualifiant les institutions de « dévoyées par des bandes voulant garder le pouvoir à tout prix ».

Cette nouvelle étape judiciaire souligne la montée des tensions et l’intensification des enquêtes sur les finances des partis politiques en France, notamment à l’approche des prochaines échéances électorales.



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