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Idriss El Radi condamné : quand la justice protège les terres collectives

Idriss El Radi condamné : quand la justice protège les terres collectives
Hier 10:45
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L’ancien député et ex-dirigeant de l’Union constitutionnelle, Idriss El Radi, a été condamné à quatre ans de prison ferme par la cour de première instance de Sidi Slimane. Ce jugement intervient dans le cadre d’une affaire de falsification de documents administratifs et d’usage frauduleux de ces derniers dans le but de s’approprier plus de 100 hectares de terres collectives appartenant à la commune rurale d’Oulad Hanoune.

La procédure judiciaire a été déclenchée suite à une plainte officielle du ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, après des irrégularités relevées dans des demandes d’exploitation et d’abattage d’arbres sur lesdites terres. Une enquête approfondie a révélé que les documents présentés par El Radi pour justifier la propriété des parcelles étaient falsifiés, mettant en cause la légalité des autorisations sollicitées auprès des services locaux et des autorités forestières.

Dans la même affaire, le frère de l’ex-parlementaire, Karim Radi, a lui aussi été reconnu coupable et condamné à trois ans de prison ferme. L’affaire illustre une volonté manifeste de l’appareil judiciaire de réaffirmer l’autorité de l’État sur la gestion du foncier collectif, un domaine longtemps gangrené par des abus et des interférences d’élus ou de personnalités puissantes.

Les terres collectives, souvent gérées de manière traditionnelle au sein des communes rurales, représentent un enjeu stratégique dans plusieurs régions du pays, tant sur le plan économique qu’écologique. Leur exploitation illégale constitue non seulement un préjudice pour les communautés locales, mais fragilise aussi la gouvernance foncière nationale.

Ce jugement s’inscrit dans une vague plus large de poursuites contre des élus ou hommes d’affaires accusés d’appropriation illégale de terrains collectifs, un phénomène longtemps resté dans l’ombre en raison des liens d’influence et de réseaux d’intérêts locaux. En agissant à travers une plainte officielle, le ministère de l’Intérieur semble vouloir tracer une nouvelle ligne rouge face à des pratiques qui, dans le passé, échappaient trop souvent aux sanctions.

Ce verdict envoie ainsi un signal fort : la justice marocaine commence à s’attaquer aux zones grises du pouvoir local, en brisant l’impunité autour de dossiers sensibles mêlant politique, foncier et abus d’autorité. Un tournant symbolique dans la lutte contre la corruption et pour la restauration de l’état de droit dans les zones rurales.

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