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Jour férié du 9 juin : les entreprises privées déstabilisées par une décision unilatérale
La décision du gouvernement d’octroyer un jour férié exceptionnel aux fonctionnaires le lundi 9 juin 2025 continue de faire des vagues, notamment dans le secteur privé. Tandis que les administrations publiques s’apprêtent à fermer leurs portes, une majorité d’entreprises marocaines exprime son désaccord face à une mesure perçue comme précipitée et déconnectée des réalités économiques.
Selon une enquête réalisée les 2 et 3 juin par la plateforme DRH.ma, spécialisée dans le management des ressources humaines, 72 % des entreprises privées jugent la décision inadaptée, pointant du doigt un manque de concertation et une impréparation évidente. Les DRH interrogés dénoncent une communication tardive, un vide juridique et un arbitrage difficile entre continuité d’activité et attentes sociales.
Un casse-tête pour les ressources humaines
Le sondage, qui a recueilli les réponses de 143 responsables RH, révèle une gestion fragmentée de la situation. Seules 17 % des entreprises avaient, au 3 juin, confirmé l’attribution du jour férié à l’ensemble de leurs salariés. Tandis que 22 % envisageaient de le faire sous conditions, 32 % restaient encore indécises à moins d’une semaine de l’échéance. Cette incertitude traduit un malaise profond : les directions RH se retrouvent seules face à des choix structurants, sans cadre légal ni soutien clair des instances professionnelles.
Des impacts opérationnels redoutés
Ce n’est pas tant la symbolique du jour férié qui dérange, mais ses conséquences pratiques. 68 % des entreprises invoquent des problèmes d’organisation et de remplacement. Plus de la moitié craignent une perturbation de la relation client, et 42 % redoutent un absentéisme spontané. Pour certaines structures industrielles ou de services, où la gestion des délais est critique, ce jour chômé non anticipé est vécu comme une menace pour la productivité.
Sur le plan financier, seules 13 % des entreprises mentionnent un coût budgétaire comme facteur de refus. L’enjeu réel se situe ailleurs : garantir la performance sans discontinuité, dans un contexte économique tendu et peu prévisible.
Un appel à plus de clarté et de concertation
Les professionnels du secteur privé regrettent également l’ambiguïté de la recommandation de la CGEM, qui a simplement suggéré de considérer le 9 juin comme jour chômé « dans la mesure du possible ». Une position jugée trop floue pour éclairer les entreprises dans leur prise de décision. 85 % des DRH interrogés estiment que les organisations professionnelles devraient anticiper ce type de situations en définissant des protocoles clairs.
En réponse à cette confusion, la moitié des sondés appellent à la création d’accords-cadres, capables d'encadrer légalement les jours fériés exceptionnels. 40 % réclament un dialogue permanent avec les autorités, afin d’anticiper les répercussions économiques et sociales de décisions gouvernementales.
Une crise révélatrice d’un dialogue social fragilisé
Au-delà du cas du 9 juin, cette controverse illustre une défaillance plus structurelle : l’absence d’un mécanisme de concertation tripartite entre l’État, le patronat et les salariés. Dans une économie où les équilibres sont de plus en plus fragiles, les entreprises demandent moins de surprises, et davantage de prévisibilité.
Le message des DRH est clair : ils ne contestent pas le principe des jours de repos, mais revendiquent un cadre juridique stable, une communication anticipée, et une reconnaissance réelle des contraintes spécifiques au monde de l’entreprise.
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