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La commission européenne accuse Microsoft d'abus de position dominante avec Teams


Mardi 25 Juin 2024 - 16:13

La commission européenne (CE) a de nouveau épinglé Microsoft pour des pratiques commerciales jugées anticoncurrentielles. L'organe exécutif de l'UE accuse le géant technologique américain de lier son application de communication et de collaboration, Teams, à ses suites bureautiques populaires Office 365 et Microsoft 365, violant ainsi les règles européennes sur les ententes et l'abus de position dominante.

La CE indique que Microsoft a, depuis avril 2019 au moins, intégré Teams à ses applications de productivité SaaS (software as a service) sans offrir aux clients l'option d'acquérir ces suites avec ou sans Teams. Cette intégration forcée aurait conféré à Teams un avantage injuste en matière de distribution, restreignant la concurrence sur le marché des produits de communication et de collaboration.

La commission redoute que cette stratégie ait non seulement protégé la position dominante de Microsoft sur le marché des logiciels de productivité, mais aussi gêné les fournisseurs concurrents de logiciels individuels en limitant l'interopérabilité entre leurs produits et les offres de Microsoft.

Suite à l'ouverture de la procédure par la commission en juillet 2023, Microsoft a entrepris de modifier la manière dont elle distribue Teams. L'entreprise propose désormais des suites sans Teams. Cependant, la commission a jugé ces changements préliminaires insuffisants pour répondre aux préoccupations soulevées.

Si les pratiques dénoncées par la commission se confirment, elles constitueraient une violation de l'article 102 du traité sur le fonctionnement de l'union européenne (TFUE), qui interdit les abus de position dominante. La CE exige de Microsoft des modifications supplémentaires pour rétablir une concurrence saine sur le marché.

Cette affaire rappelle les précédents conflits entre la CE et Microsoft, notamment ceux des années 2000 concernant l'intégration d'Internet Explorer et de Windows Media Player à son système d'exploitation Windows. À cette époque, Microsoft avait dû payer de lourdes amendes et modifier ses pratiques commerciales pour se conformer aux règlements européens.

Le bras de fer entre Microsoft et la commission européenne illustre les efforts continus de l'UE pour maintenir une concurrence équitable sur le marché numérique. Tandis que Microsoft devra probablement apporter des ajustements supplémentaires pour se conformer aux exigences de Bruxelles, cette affaire pourrait également servir de signal fort à d'autres géants technologiques sur la nécessité de respecter les règles européennes en matière de concurrence.


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