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La SFI défie la tempête mondiale avec un record d’investissements dans les pays émergents
Alors que les économies occidentales se replient et que les tensions commerciales s'intensifient sous l'effet de la politique économique de Donald Trump, la Société financière internationale (SFI), bras privé de la Banque mondiale, avance à contre-courant. Son arme ? Une stratégie de financement audacieuse, qui a porté ses fruits : plus de 71 milliards de dollars d’investissements engagés au cours du dernier exercice fiscal, un record historique.
Basée à Washington, la SFI œuvre dans l’ombre pour dynamiser le secteur privé dans les pays émergents, en y injectant des capitaux privés. Si elle reste peu connue du grand public, son impact est considérable. « L’économie mondiale traverse des turbulences, mais nous constatons un intérêt croissant pour l’investissement dans les économies en développement », souligne Makhtar Diop, directeur général de la SFI, dans un entretien accordé à l’AFP.
Plus agile, plus locale, plus verte
Cette montée en puissance s’explique par une profonde révision stratégique de l’institution. Moins centralisée, la SFI délègue davantage aux équipes sur le terrain, ce qui accélère la prise de décision. Résultat : les investissements se multiplient et se diversifient. L’Amérique latine en a capté plus de 20 milliards de dollars, suivie de l’Asie (17 milliards) et de l’Afrique (15,4 milliards).
La raréfaction des aides publiques traditionnelles des pays du Nord, confrontés à une montée des dépenses militaires et à une explosion des dettes, laisse un vide que la SFI comble désormais. Elle attire des investisseurs venus d’horizons inédits, notamment du Golfe : l’un de ses plus gros projets dans les énergies renouvelables en Afrique est mené avec une entreprise basée à Dubaï.
L’Afrique reste un terrain d’action prioritaire, où la SFI soutient des “champions nationaux”, ces PME locales prometteuses, tout en appuyant des projets liés au développement durable. Pour Makhtar Diop, il n’y a pas d’opposition entre croissance et écologie : « Les solutions durables sont souvent les moins chères. C’est ça, leur force. »
Mais l’enjeu est aussi social : 1,2 milliard de jeunes atteindront l’âge d’entrer sur le marché du travail dans les pays en développement d’ici dix ans. « Le premier défi des dirigeants, c’est de créer de l’emploi. Et notre rôle est d’y répondre en aidant les entreprises à absorber cette nouvelle génération de travailleurs. »
Le Maroc, un terrain d’action concret
Le Maroc n’échappe pas à cette stratégie d’ancrage. En avril 2025, la SFI s’est engagée à accompagner la transition de Société Générale Maroc, dans un contexte de retrait du groupe français. Quelques mois plus tôt, elle consolidait sa présence dans le secteur du financement à la consommation en entrant à hauteur de 18,6 % au capital de Holmarcom Finance Company (HFC).
Dans un environnement où les ressources publiques se raréfient, la SFI s’impose comme un partenaire stratégique pour le Maroc, capable d’allier efficacité du secteur privé et ambition de développement inclusif.
Aya El Kerf