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Le gouvernement Barnier face à une motion de censure : un défi sans réel risque

Le gouvernement Barnier face à une motion de censure : un défi sans réel risque
Mardi 08 - 15:20
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Le nouveau gouvernement français, dirigé par le Premier ministre Michel Barnier, affronte ce mardi une motion de censure déposée par la gauche au Parlement. Bien que l’issue semble favorable à Barnier, cette initiative souligne les tensions politiques exacerbées en France.

Un contexte tendu sans majorité absolue

Nommé début septembre par le président Emmanuel Macron, Michel Barnier, figure emblématique de la droite à 73 ans, doit faire face à cette motion soutenue par une coalition de gauche. Le Nouveau Front Populaire (NFP), formé de socialistes, écologistes et radicaux de gauche, a remporté les dernières élections législatives anticipées, sans toutefois obtenir une majorité absolue. Ces partis accusent le président Macron d’avoir écarté leur chance de former un gouvernement, en privilégiant une coalition à droite.

Cependant, le camp de la gauche, malgré ses efforts, ne parviendra probablement pas à atteindre les 289 voix nécessaires pour renverser le gouvernement. Le soutien du Rassemblement National (RN), pourtant le plus grand groupe à l’Assemblée avec 126 députés, manque à l'appel. Le RN, par l’intermédiaire de Laure Lavalette, a clairement exprimé son refus de participer à cette tentative de censure, ironisant sur l'idée de "donner sa chance" au nouveau gouvernement.

Impôts et immigration : des sujets sensibles

La politique de Michel Barnier, marquée à droite sur les questions de sécurité et d’immigration, divise. Sa proposition d’augmenter temporairement les impôts pour les entreprises et les foyers les plus riches alimente également les critiques. Cette mesure fait partie d’un plan plus vaste pour réduire le déficit public, une priorité pour le gouvernement, qui prévoit aussi une réduction des dépenses publiques.

Le Premier ministre a souligné l'urgence de s'attaquer à la dette colossale de la France, qui pourrait dépasser les 6% du PIB cette année, bien au-delà de la limite des 3% fixée par l'Union européenne. Des ajustements budgétaires sont donc prévus pour ramener le déficit sous contrôle d'ici 2029.

Une motion sans danger immédiat

Même si la gauche et certains membres du camp présidentiel comptent soutenir la motion de censure, les chances de succès restent minces. Le Rassemblement National, devenu une force pivot à l’Assemblée, choisit pour l’instant de maintenir le gouvernement en place, préférant se positionner en observateur critique plutôt qu’en adversaire immédiat. La dernière fois qu'un gouvernement a été renversé par une motion de censure remonte à 1962, un scénario qui ne semble pas devoir se répéter aujourd'hui.


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