Le marché des assurances et réassurances au Maroc poursuit sa croissance

Le secteur des assurances et de la réassurance au Maroc poursuit sa dynamique de croissance. Selon les dernières statistiques publiées par l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS), les primes émises par les entreprises d’assurances et de réassurances ont atteint plus de 45 milliards de dirhams (MMDH) à fin septembre 2024, enregistrant une progression de 4,8 % par rapport à la même période en 2023. Une performance qui témoigne de la solidité du secteur, qui continue de se diversifier et de s’adapter aux besoins des consommateurs.

Une répartition équilibrée entre les branches "Vie" et "Non Vie"

Les primes se répartissent de manière relativement équilibrée entre les deux grandes branches de l'assurance : « Vie » et « Non Vie ». La branche « Vie » a totalisé 19,64 MMDH, en hausse de 4,1 %, tandis que la branche « Non Vie » a enregistré une croissance plus marquée de 5,3 %, atteignant 25,36 MMDH.

Les statistiques détaillées révèlent plusieurs tendances intéressantes au sein de ces deux segments. Dans la branche « Vie », ce sont les sous-segments « Décès » et « Épargne-supports Dirhams » qui ont connu les plus fortes hausses. Le segment « Décès » a progressé de 4,8 %, représentant 2,59 MMDH, tandis que les primes liées à l’« Épargne-supports Dirhams » ont enregistré une augmentation de 3,3 % pour atteindre 16,18 MMDH. Par ailleurs, le segment « Épargne-supports Unités de Compte » a vu une forte hausse de 17,7 %, représentant un total de 861,5 millions de dirhams (MDH). Cette performance exceptionnelle s'explique par un intérêt croissant pour des produits d'épargne plus flexibles et diversifiés, en particulier ceux adossés à des unités de compte.

La branche « Non Vie » tirée par l’automobile et d'autres segments

Dans la branche « Non Vie », l’automobile reste un moteur essentiel de la croissance, avec des primes dépassant 11,83 MMDH, soit une hausse de 5,7 %. Ce segment est favorisé par une augmentation du nombre de véhicules assurés, ainsi qu’une meilleure prise en charge des risques liés à l’accroissement de la circulation routière. Toutefois, d’autres segments ont connu des évolutions moins favorables, comme les risques techniques, dont les primes ont chuté de 12,1 %, atteignant 293 MDH. Cette baisse peut être attribuée à une diminution des souscriptions dans certaines catégories de risques industriels et techniques.

En outre, l’ACAPS indique une forte progression des acceptations de réassurances, avec une hausse de 10,2 %, soit 639,2 MDH. Cette augmentation reflète une consolidation du marché de la réassurance, avec une meilleure répartition des risques entre assureurs et réassureurs, dans un contexte de plus en plus complexe et internationalisé.

Perspectives et enjeux pour le secteur

L’ACAPS souligne que la croissance continue des primes dans les deux branches est le fruit de l’adaptation des produits proposés par les assureurs, ainsi que de l’expansion de la couverture assurantielle dans des secteurs en pleine croissance. Le marché marocain des assurances bénéficie également d'une demande soutenue en matière de prévoyance et d’épargne, ainsi que d’une prise de conscience accrue des risques liés à des phénomènes naturels et technologiques.

Cependant, le secteur fait face à plusieurs défis, notamment la nécessité de renforcer la digitalisation des services, l'amélioration de l’accès à l’assurance pour les populations les plus vulnérables, et la gestion des risques liés à un environnement économique mondial incertain. Les entreprises du secteur devront également s’adapter aux nouvelles attentes des consommateurs, de plus en plus soucieux de la transparence, de l’impact environnemental et des solutions personnalisées.

 L’essor du marché des assurances et réassurances au Maroc, avec des primes dépassant les 45 milliards de dirhams à fin septembre 2024, montre une solide dynamique du secteur, soutenue par une croissance dans les segments clés de l’assurance vie et non vie. Le Maroc semble bien positionné pour maintenir cette tendance dans les mois à venir, tout en affrontant les défis liés à un environnement économique et technologique en constante évolution.