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Le Maroc face à l'exode rural : la montée des migrations internes sous l'effet des défis climatiques et socio-économiques
Au cours de la dernière décennie, le Maroc a connu une intensification des migrations internes, une tendance qui reflète l’impact croissant des défis socio-économiques et climatiques sur les zones rurales. Poussés par la désertification, les sécheresses et le manque d'opportunités économiques, près de 2 millions de Marocains ont quitté les campagnes pour s'installer en milieu urbain, selon les données préliminaires du Haut-Commissariat au Plan (HCP) issues du Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) de 2024.
La migration interne, un phénomène invisible mais massif
Contrairement à la migration internationale, les déplacements internes sont plus difficiles à quantifier. Comme l'explique Charles Autheman, consultant international en migration, "une personne se déplaçant à l’intérieur de son propre pays n’a pas besoin de visa, ne traverse pas de frontière et n’est pas nécessairement tenue de signaler son déménagement." Cette absence de traçabilité rend les études sur la migration interne complexes, bien que son impact soit profondément ressenti.
Selon Autheman, les logiques sous-jacentes à la migration interne au Maroc s'apparentent à celles de la migration internationale : recherche d'opportunités économiques, échappatoire à la précarité, ou adaptation aux changements environnementaux. Avant d'envisager un départ à l'étranger, les Marocains explorent d'abord les opportunités offertes dans leur propre pays, notamment dans les grandes agglomérations urbaines.
Urbanisation et mutation économique
La migration interne au Maroc est également alimentée par les dynamiques économiques. La mécanisation agricole a réduit la demande de main-d’œuvre dans les campagnes, accélérant l'exode rural. Cette transition a favorisé le développement des villes, où l'urbanisation est étroitement liée à la croissance des secteurs des services et de l'industrie manufacturière.
Cependant, cette urbanisation rapide engendre des défis. Les migrants internes, souvent issus de milieux modestes, font face à des discriminations et à des difficultés pour s’intégrer dans les zones urbaines, où la pression sur les infrastructures et les services publics augmente.
Le rôle du climat : entre désertification et imprévisibilité
Le changement climatique est un moteur essentiel de cette migration interne. La désertification et la sécheresse fragilisent les conditions de vie dans de nombreuses régions rurales. "Ces phénomènes poussent un certain nombre de personnes à se déplacer, souvent vers des espaces urbains perçus comme plus hospitaliers," souligne Autheman.
En parallèle, le dérèglement climatique, avec son lot d'événements extrêmes et imprévisibles, exacerbe les défis dans les zones agricoles, où l'activité repose sur des conditions météorologiques stables.
Des solutions pour un avenir durable
Face à cette migration interne croissante, le Maroc doit relever plusieurs défis :
Renforcer les infrastructures urbaines pour absorber l’afflux de populations.Soutenir les zones rurales en diversifiant les sources de revenus et en investissant dans des technologies agricoles résilientes.Adopter des stratégies climatiques adaptées pour mitiger l'impact du changement climatique sur les populations vulnérables.
En redéfinissant sa politique de développement territorial, le Maroc a l’occasion de transformer ce défi en opportunité, en équilibrant le développement entre zones rurales et urbaines et en construisant des bases solides pour une économie résiliente et inclusive.
Le phénomène de migration interne, bien qu'invisible pour certains, redessine silencieusement la carte socio-économique du pays, appelant à une réflexion stratégique pour garantir un avenir harmonieux aux communautés concernées.
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