-
21:00
-
20:40
-
20:35
-
20:05
-
19:39
-
19:00
-
18:47
-
18:39
-
18:00
-
17:38
-
17:19
-
17:15
-
17:00
-
17:00
-
16:58
-
16:48
-
16:14
-
15:28
-
15:25
-
15:12
-
15:00
-
14:51
-
14:36
-
14:28
-
14:09
-
14:00
-
13:39
-
13:00
-
12:53
-
12:30
-
12:10
-
12:00
-
11:25
-
11:24
-
11:00
-
10:51
-
10:23
-
10:09
-
10:00
-
09:58
-
09:55
-
09:37
-
09:00
-
08:50
-
08:36
-
08:24
-
08:00
-
07:42
-
07:35
-
07:25
-
07:01
Suivez-nous sur Facebook
Les pays pauvres et trop endettés paieront les pots cassés
Le covid-19 a fait fi aux frontières nationales. Cela a entrainé des calamités en cascade, car il n'a pas été possible de contenir les répercussions économiques. D’ores et déjà, la pandémie est un problème mondial qui nécessite une solution mondiale. Mais l'intervention mondiale est aussi une question d'intérêt égoïste. Tant que le nouveau coronavirus sévira dans le monde, il constituera une menace pour tout le monde. Les conséquences pour les économies de marchés émergents commencent à peine à se manifester. Il y a de bonnes raisons de croire que ces pays seront beaucoup plus dévastés par la pandémie que les économies avancées.
Les distances entre les personnes sont souvent plus rapprochées dans les zones à faible revenu. Beaucoup souffrent de problèmes de santé préexistants qui les rendent plus vulnérables et les systèmes de santé sont encore moins préparés à faire face à une pandémie que ceux des économies avancées (où tout ne s'est pas bien déroulé). Un rapport du 30 mars de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) nous donne un aperçu de ce qui arrivera aux économies émergentes.
Les plus dynamiques se sont concentrées sur une croissance tirée par les exportations, qui va cependant maintenant s'effondrer en raison de la contraction de l'économie mondiale. Les flux d'investissement chutent également, tout comme les prix des matières premières, qui annoncent une période difficile pour les pays qui exportent des ressources naturelles. Ces évolutions se manifestent déjà dans les taux d'endettement public élevés des pays émergents. Pour de nombreux gouvernements, il sera impossible de renouveler les dettes échues cette année à des conditions raisonnables. En outre, les pays en développement ont moins d'alternatives sur la manière de faire face à la pandémie.
Lorsque les gens vivent la journée sans protection sociale, la perte de revenus peut signifier la famine. Malheureusement, ces pays ne peuvent pas suivre l'exemple des États-Unis, qui ont lancé un plan de 2 000 milliards de dollars. Le 26 mars, après un sommet d'urgence, les dirigeants du G20 ont publié une déclaration dans laquelle ils se sont engagés à 'faire tout ce qui est nécessaire' pour réduire les dommages économiques. Il y a au moins deux choses qui peuvent être faites pour faire face à la situation désastreuse des économies émergentes.
D'abord, les droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international (DTS, en anglais, Special Drawing Rights : SDR, qui sont un instrument monétaire international créé par le FMI en 1969 pour compléter les réserves officielles existantes des pays membres.), c’est une forme de «monnaie mondiale» que l'institution était autorisée à créer à sa fondation, doivent être exploités. Les DTS reposent sur l'idée que la communauté internationale devrait disposer d'un instrument pour aider les pays les plus nécessiteux sans peser sur les budgets nationaux.
Une émission standard de DTS - avec 40 pour cent des fonds destinés aux économies émergentes - ferait une énorme différence. Mais ce serait encore mieux si des économies avancées comme les États-Unis prêtaient leur DTS à un fonds fiduciaire dédié aux pays les plus pauvres. Il est prévisible que le prêteur imposera certaines conditions. Un autre point clé est que les pays créanciers annoncent une suspension de la dette des économies en développement. Pour comprendre pourquoi c'est si important, prenons le cas de l'économie américaine.
En mars, le département américain du Logement et du Développement urbain a annoncé que pendant soixante jours, il n'y aurait aucune saisie sur les hypothèques assurées fédérales. La mesure fait partie d'une 'suspension' généralisée de l'économie américaine. Les travailleurs restent chez eux, les restaurants sont fermés et les compagnies aériennes arrêtées. Pourquoi les créanciers devraient-ils continuer à accumuler des rentes ? Si les créanciers ne font pas leur part, de nombreux débiteurs sortiront de la crise avec un montant de dette qu'ils ne pourront pas rembourser.
La suspension est importante à la fois au niveau international et national. De nombreux pays sont incapables de faire face à leurs dettes. Dans de nombreuses économies en développement et émergentes, le choix des gouvernements est entre payer les créanciers étrangers ou laisser mourir les citoyens.
Le véritable choix pour la communauté internationale est donc entre une suspension ordonnée et une suspension désordonnée. Cette dernière entrainerait inévitablement des turbulences pour l'économie mondiale. Ce serait encore mieux si nous avions un mécanisme institutionnalisé de restructuration de la dette publique.
Il est peut-être trop tard pour créer immédiatement un tel système. Mais il y aura d'autres crises, la restructuration de la dette devra donc être une priorité en cas de confrontation après la pandémie.