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Les réseaux sociaux sous surveillance : Vivek Murthy appelle à des alertes de santé publique pour protéger les jeunes

Mardi 18 Juin 2024 - 12:51

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Les réseaux sociaux sont-ils en train de devenir les nouveaux dangers de notre époque, à l'instar de l'alcool et du tabac ? Vivek Murthy, l'administrateur de la santé publique des États-Unis, le pense et souhaite que les acteurs majeurs du numérique comme Instagram, TikTok et Facebook affichent des messages d'avertissement sur les risques potentiels qu'ils posent pour la santé mentale des jeunes utilisateurs.

Dans une tribune percutante publiée par le New York Times, Murthy exhorte le Congrès américain à légiférer pour obliger ces plateformes à informer les utilisateurs, en particulier les adolescents, des dangers associés à une utilisation excessive des réseaux sociaux. "Il est temps de réclamer un message d’avertissement de santé publique sur les plateformes de réseaux sociaux, expliquant que ces derniers sont associés à une hausse des maladies mentales chez les adolescents", a-t-il écrit.

Des données alarmantes

Pour soutenir sa demande, Murthy cite une étude de 2019 publiée dans Jama Network Open, qui établit un lien préoccupant entre le temps passé sur les réseaux sociaux et les problèmes de santé mentale chez les adolescents américains. Cette recherche, menée sur 6 595 individus, a révélé que passer plus de trois heures par jour sur ces plateformes doublait les risques de symptômes d’anxiété et de dépression.

"Le message devrait rappeler régulièrement aux parents et adolescents qu’il n’a pas été établi que les réseaux sociaux sont sûrs", insiste Murthy. Il compare cette nécessité à celle des avertissements sur les paquets de cigarettes, qui ont prouvé leur efficacité en réduisant la consommation de tabac.

Une urgence de santé publique

L’appel de Murthy intervient alors que la pression monte contre les réseaux sociaux. En fin 2023, plusieurs États américains ont déjà déposé plainte contre Instagram, suite à des révélations par une lanceuse d'alerte en 2021 montrant que la plateforme de Meta était consciente des risques de dépendance et de perturbations mentales chez les jeunes utilisateurs.

Murthy ne se contente pas de réclamer des messages d’avertissement. Il souhaite également que les plateformes partagent les données qu’elles collectent sur la santé mentale de leurs utilisateurs avec des spécialistes indépendants. Cette mesure permettrait d'évaluer plus précisément l'impact des réseaux sociaux sur le bien-être des jeunes et d'élaborer des stratégies pour atténuer les risques identifiés.

Vers un changement de comportement ?

Selon Murthy, des messages d'alerte bien conçus et diffusés régulièrement pourraient modifier les comportements des jeunes utilisateurs et de leurs parents, les incitant à adopter une utilisation plus modérée et consciente des réseaux sociaux. Ce changement pourrait être crucial pour inverser la tendance actuelle de détérioration de la santé mentale chez les adolescents.

En plaçant la question des réseaux sociaux et de la santé mentale au cœur du débat public, Vivek Murthy espère que des mesures concrètes seront prises pour protéger les jeunes de l'addiction numérique et des conséquences psychologiques néfastes qui peuvent en découler. Son initiative marque une étape importante vers la reconnaissance des réseaux sociaux comme un enjeu majeur de santé publique.