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Maroc : pourquoi le poulet flambe et quand les prix vont-ils redescendre ?
Le marché de la volaille au Maroc traverse une période de forte tension. Le prix du poulet de chair « sortie ferme » a atteint 19,50 dirhams le kilo, selon Abderrahmane Ryadi, secrétaire général de l’Association nationale des producteurs de viandes de volailles (APV). Un chiffre nettement supérieur aux 15 dirhams observés en juin et aux 17 dirhams de juillet, et qui illustre un changement structurel dans la dynamique des prix ces dernières années.
Une demande soutenue après l’été
Plusieurs raisons expliquent cette flambée. Sur le plan sociologique, certains événements traditionnels, comme les mariages, sont désormais repoussés à septembre pour éviter le mois d’août, souvent réservé aux congés estivaux. Cette concentration des festivités après l’été maintient une demande élevée, contribuant à la hausse des prix.
Les contraintes techniques pèsent sur la production
La production de poulets est également soumise à des cycles longs et sensibles. Le nombre de poulets disponibles aujourd’hui dépend directement de la performance des reproducteurs il y a plusieurs semaines. Les fortes chaleurs estivales affectent la croissance et la santé des volailles, mais aussi la fertilité des œufs, réduisant ainsi le nombre de poussins produits et, par ricochet, la quantité de poulets disponibles deux mois plus tard.
L’eau, facteur limitant
Un autre facteur clé est la disponibilité de l’eau. Même avec des technologies modernes de refroidissement subventionnées par l’État, les élevages sont confrontés à un stress hydrique croissant. Certaines fermes préfèrent réduire leurs effectifs pour s’adapter à cette rareté, ce qui contribue à limiter l’offre sur le marché.
Vers un retour à la normale en octobre
Malgré la hausse, la volaille reste une alternative abordable à la viande rouge, tout en étant nutritive. Selon Ryadi, la flambée des prix devrait se stabiliser à partir d’octobre, avec la fin des fortes chaleurs et une baisse de la demande saisonnière. Les prix pourraient ensuite rester raisonnables jusqu’au printemps prochain.
En attendant, les consommateurs doivent composer avec des prix élevés, sans solution miracle pour échapper à la hausse, hormis la congélation, qui reste coûteuse et imparfaite. Pour la filière, le défi reste de taille : concilier production, contraintes climatiques et hydriques, tout en répondant à une demande croissante.