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Quand TikTok affole le marché : le succès d’un chocolat émirati provoque une pénurie mondiale de pistaches

Dimanche 20 Avril 2025 - 17:15

Par: Naji khaoula

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Le chocolat venu des Émirats bouleverse la filière mondiale de la pistache. Un simple encas sucré, lancé discrètement par un chocolatier de Dubaï en 2021, a mis sens dessus dessous l’approvisionnement mondial de cette précieuse noix verte. Et à l’origine de cette frénésie : une vidéo TikTok devenue virale.

Depuis que FIX, une marque émiratie, a lancé ses barres chocolatées à la crème de pistache, râpée et enveloppée de chocolat au lait, le produit a connu un démarrage plutôt confidentiel. Tout a basculé en décembre 2023, lorsqu’une vidéo publiée sur TikTok a accumulé plus de 120 millions de vues, propulsant la friandise au rang de phénomène mondial.

Résultat : un emballement planétaire pour le chocolat à la pistache, suivi d’une avalanche de contrefaçons et… d’une pénurie brutale de pistaches. La demande a explosé alors même que les stocks mondiaux étaient déjà fragilisés. Aux États-Unis, principal pays exportateur, la dernière récolte a été plus maigre qu’espéré, bien que de qualité supérieure. Cela a incité les producteurs à privilégier la vente de pistaches entières, encore dans leur coque, au détriment des amandes transformées, très prisées par les fabricants de confiseries.

En conséquence, les prix de la pistache ont grimpé en flèche : de 7,65 à 10,30 dollars la livre en l’espace d’un an, selon Giles Hacking, expert chez le négociant CG Hacking, cité par le Financial Times. Du côté de l’Iran, autre acteur majeur de la filière, les exportations vers les Émirats arabes unis ont bondi de 40 % en seulement six mois.

La situation n’épargne pas les grandes marques internationales. Des chocolatiers renommés comme Lindt ou Läderach ont tenté de surfer sur la tendance en lançant leurs propres versions de barres à la pistache. Mais même ces géants ont du mal à répondre à la demande. « C’est comme si cela avait surgi de nulle part », a reconnu Charles Jandreau, directeur général du groupe Prestat. « Maintenant, on en voit partout, même dans les petites supérettes. »

Face à cette frénésie, certains commerces n’hésitent pas à rationner le nombre de barres vendues par client. Un signe de plus que les phénomènes viraux sur les réseaux sociaux peuvent désormais impacter, très concrètement, les chaînes d’approvisionnement globales. Entre l’influence d’un algorithme et l’amour éternel du chocolat, le marché n’a plus qu’à s’adapter.