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Wall Street finit en baisse, plombée par les bancaires
La Bourse de New York a fini dans le rouge vendredi, pénalisée par le recul des grandes banques, qui ont ouvert la saison des résultats trimestriels sans séduire les investisseurs, toujours préoccupés par les tensions géopolitiques.
Plus forte baisse du Dow, JPMorgan a lâché 2,71%. La première banque américaine en termes d’actifs a publié un bénéfice au premier trimestre légèrement en dessous des attentes de Wall Street. Des taux d’intérêt plus élevés et un allègement de la fiscalité n’ont pas suffi à contrebalancer la baisse du revenu de la banque d’investissement.
De son côté, Well Fargo a perdu 3,43%. A l’occasion de ses résultats trimestriels, la banque californienne a annoncé qu’elle pourrait verser un milliard de dollars (811 millions d’euros) pour mettre fin à des enquêtes en cours sur ses pratiques en matière d’assurance automobile et de prêts immobiliers.
Citigroup a reculé de 1,55% malgré la publication d’un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes à la faveur d’une baisse de ses impôts et d’une progression de ses revenus dans la banque de détail.
LES FINANCIÈRES, PLUS FORT REPLI SECTORIEL
Comme les trois grands indices de la Bourse de New York, qui avaient ouvert en hausse, le compartiment S&P des valeurs financières s’est retourné à la baisse en cours de séance pour finir sur un repli de 1,55%, plus forte recul sectoriel.
L’indice Dow Jones a perdu 122,91 points, soit 0,50%, à 24.360,14.
Le Standard & Poor’s 500, plus large, a reculé de 7,69 points, soit 0,29%, à 2.656,30.
Le Nasdaq Composite lui a cédé 33,60 points, soit 0,47%, à 7.106,65.
Sur la semaine les trois indices affichent néanmoins une progression: le Dow a pris 1,79%, le S&P-500 1,99% et le Nasdaq 2,77%.
“Peut-être que les attentes étaient si élevées qu’elles ne font plus monter le marché, même avec de bons résultats”, souligne Jim Awad, directeur général de Hartland & Co. “Les bénéfices sont déjà inscrits dans les cours.”
“Nous avons connu une telle croissance (des valeurs bancaires) en 2017 et au début 2018 que le marché a quasiment minimisé tout ce qui allait être annoncé”, renchérit Crit Thomas, stratège chez Touchstone Investments. “Les bénéfices sont bons, mais simplement pas assez bons”.
Quelque 5,78 milliards d’actions ont changé de mains sur les marchés américains, à comparer avec une moyenne de 7,22 milliards sur les 20 dernières séances.
Les banques ont ouvert la saison des résultats. Les analystes s’attendent à ce que les bénéfices trimestriels des entreprises du S&P-500 grimpent de 18,4% par rapport aux trois premiers mois de l’année dernière, ce qui serait leur plus forte hausse en sept ans, selon le consensus Thomson Reuters I/B/E/S.
Mais alors que l’économie américaine se porte bien, les tensions géopolitiques pèsent sur les marchés depuis le début de l’année.
Les Etats-Unis ont affirmé vendredi disposer de la preuve, “avec un niveau de certitude très élevé”, que le gouvernement syrien a récemment mené une attaque à l’arme chimique sur la localité de Douma située dans l’ancien bastion de la rébellion syrienne à l’est de Damas. Les marchés ont accru leurs pertes après cette annonce.
L’éventualité d’une attaque en Syrie “suffit à provoquer des brûlures d’estomac au marché”, commente Robert Phipps, directeur chez Per Stirling Capital Management
Autre source d’inquiétudes pour les investisseurs, des parlementaires russes ont dressé vendredi une liste de sanctions susceptibles d’être instaurées à l’encontre des intérêts économiques américains en représailles aux dernières mesures annoncées par la Maison blanche.
Boeing, qui selon un sénateur russe pourrait être victime de la riposte de Moscou, a en souffert. Deuxième plus fort repli du Dow, le constructeur aéronautique a abandonné 2,43%. Les problèmes de moteur de son Dreamliner ont également pesé.
A l’inverse, Tesla a gagné 2,13%. Son fondateur et PDG Elon Musk a déclaré que le groupe serait rentable aux troisième et quatrième trimestre.
Dropbox a chuté de 9,83%. Le courtier Instinet a annoncé être passer à “vendre” sur le spécialiste du partage et du stockage de données sur internet.
Seuls trois des 11 secteurs du S&P ont fini dans le vert. Avec un gain de 1,09%, le compartiment de l’énergie a affiché la plus forte hausse, dopé par la hausse des cours du pétrole.
L’or noir < LCOc1> a enregistré sa plus forte progression hebdomadaire depuis juillet, sur fond de tensions géopolitiques et de baisse des stocks mondiaux. Le brut léger américain a ainsi pris 8,40% sur la semaine et le Brent un peu moins de 8%.
Sur le marché des changes, le dollar, qui a touché un plus haut de sept semaines face au yen, s’est stabilisé face à un panier de devises de référence.
Côté obligataire, le rendement des Treasuries à dix ans a reculé, repassant sous 2,83% malgré les propos du président de l’antenne de la Réserve fédérale à Boston, Eric Rosengren, évoquant le scénario d’encore au moins trois hausses de taux cette année en raison du dynamisme de l’économie américaine.
Source : Reuters