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Miel marocain : entre savoir-faire ancestral et quête de régulation

18:30
Par: Naji khaoula
Miel marocain : entre savoir-faire ancestral et quête de régulation

L’apiculture, héritage vivant des traditions rurales marocaines, continue d’être un pilier de l’économie agricole du Royaume. Derrière chaque pot de miel, ce sont des milliers de familles qui tirent leur subsistance d’un savoir-faire transmis de génération en génération.

Selon les données du ministère de l’Agriculture, la filière apicole regroupe près de 36 000 exploitants, générant environ 2,45 millions de journées de travail par an et un chiffre d’affaires global estimé à 1,1 milliard de dirhams. La production annuelle avoisine 8 000 tonnes de miel, un volume qui témoigne de la vitalité de cette activité malgré les défis qu’elle rencontre.

Une richesse naturelle et des miels d’exception

Des montagnes du Rif aux plaines du Souss, la diversité écologique du Maroc offre un éventail unique de miels, chacun marqué par la flore et le climat de sa région. Certaines variétés se distinguent par leur qualité et leur typicité, comme le miel de thym et de Zendaz du Souss-Massa, le miel d’arbousier du Jbel Moulay Abdessalam, ou encore le miel d’Euphorbe de Tadla-Azilal et de Guelmim.

Conscient de cette richesse, le ministère de l’Agriculture a engagé plusieurs programmes à travers le Plan Maroc Vert et Génération Green, visant à labelliser et valoriser ces produits de terroir. Ces efforts ont permis de renforcer la visibilité du miel marocain sur le marché national et international.

Une filière sous pression

Pourtant, derrière cette image dorée, la filière apicole traverse une période difficile. Le président du Syndicat marocain des producteurs de miel, Hassan Bounboun, alerte sur les effets de la dégradation environnementale et de la rareté des zones florales naturelles. Ces facteurs entraînent une baisse de la production locale et favorisent le recours aux importations, estimées à plus de 2 200 tonnes par an.

Proposés à des prix attractifs, ces miels importés constituent une concurrence déloyale pour les producteurs marocains. Pire encore, des fraudes sont régulièrement constatées : « Certains produits importés, de qualité douteuse, sont mélangés à du miel local et revendus sous une étiquette "bio" », déplore Bounboun, appelant les autorités à renforcer les contrôles et la traçabilité des produits.

Des menaces sanitaires persistantes

La filière doit également composer avec des maladies apicoles, notamment la varroase, responsable de la disparition soudaine de nombreuses colonies d’abeilles. Le ministère a mis en place un plan de lutte pour contenir l’épidémie, mais les apiculteurs peinent encore à retrouver la stabilité.

Un potentiel à valoriser

Malgré ces contraintes, les professionnels restent optimistes. Le miel marocain, grâce à sa diversité florale et à sa forte valeur culturelle, dispose d’un potentiel considérable sur les marchés nationaux et internationaux. Son essor dépend toutefois d’une meilleure organisation de la filière, d’une formation adaptée et d’une politique de régulation claire capable de protéger à la fois les producteurs et les consommateurs.

En attendant, les apiculteurs marocains continuent de défendre un métier ancestral, reflet d’un équilibre fragile entre nature, économie et tradition  un équilibre qu’il est urgent de préserver.



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