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Courgettes marocaines : l’Espagne importe plus, les producteurs s’indignent
Entre janvier et mars 2025, l’Espagne a intensifié ses importations de courgettes en provenance du Maroc, enregistrant une hausse de 9,93 % par rapport à la même période en 2024. Selon les données officielles de la plateforme DataComex, consultées le 9 juin, le volume total importé s’est élevé à 6 563,78 tonnes. Le Maroc assure à lui seul plus de 91 % de ce volume, consolidant ainsi sa position dominante dans l’approvisionnement du marché espagnol en légumes frais.
Cette progression n’est pas sans conséquences. Elle intervient à un moment sensible : la fin de la saison de production espagnole. Une coïncidence qui n’a pas manqué de susciter la colère des producteurs locaux. Ces derniers dénoncent une concurrence déloyale encouragée, selon eux, par les chaînes de distribution, accusées de saturer volontairement le marché pour faire chuter les prix à l’achat.
Le malaise est palpable dans les rangs agricoles. En mai, la courgette est devenue le symbole de cette crise. Les agriculteurs espagnols n’étaient rémunérés que 0,22 euro le kilo (environ 2,40 dirhams), tandis que les consommateurs devaient payer jusqu’à 1,77 euro (près de 19,40 dirhams) en supermarché. Une inflation de prix de 705 % entre le champ et l’étal, jugée inacceptable par les syndicats agricoles.
« Ce n’est pas un simple jeu de l’offre et de la demande, c’est une spéculation organisée », ont affirmé plusieurs représentants professionnels, qui réclament des mesures urgentes pour garantir une meilleure rémunération des producteurs et un contrôle renforcé des flux d’importation.
Les courgettes ne sont pas un cas isolé. D’autres légumes comme les oignons ou les choux affichent également des marges considérables à la revente, atteignant respectivement 557 % et plus de 450 %. Pour les professionnels du secteur, ces écarts creusent davantage le fossé entre production locale et consommation, menaçant à terme la viabilité économique de nombreuses exploitations.
Face à cette situation, les producteurs espagnols appellent à une réforme de la chaîne de distribution et à une meilleure régulation des importations pour éviter ce qu’ils perçoivent comme une déstabilisation structurelle de leur activité.
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