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Sécheresse : le Maroc au cœur de l’urgence climatique mondiale
Un nouveau signal d’alarme retentit pour le Maroc. D’après un rapport conjoint du Centre national de mitigation de la sécheresse (NDMC) des États-Unis et de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULD), le Royaume figure parmi les points chauds de la sécheresse à l’échelle mondiale pour la période 2023-2025.
Basé sur une compilation rigoureuse de données scientifiques, gouvernementales et médiatiques, le rapport met en lumière les zones les plus vulnérables à la raréfaction de l’eau. Dans le bassin méditerranéen, le Maroc, aux côtés de l’Espagne et de la Turquie, se distingue malheureusement comme l’un des pays les plus affectés.
Selon le document, la sécheresse est un phénomène historique au Maroc, mais elle a gagné en fréquence et en intensité depuis le début du XXe siècle. Une tendance qui, selon les experts, risque de s’aggraver de manière significative. En 2015, le stress hydrique était déjà critique avec 645 m³ d’eau disponibles par habitant et par an ; les projections pour 2050 tablent sur une chute à 500 m³, seuil de la pénurie extrême. Quant aux précipitations dans les bassins du Haut Atlas, elles pourraient reculer jusqu’à 65 % d’ici la fin du siècle.
Un impact à tous les niveaux
Les conséquences sont déjà palpables : baisse des niveaux des barrages, tarissement des nappes phréatiques, restrictions d’eau récurrentes… Autant de défis qui fragilisent l’approvisionnement des populations, mais aussi des secteurs économiques stratégiques comme l’agriculture.
Les récoltes céréalières et maraîchères ont accusé des pertes sévères ces dernières années, compromettant les revenus des agriculteurs et exacerbant les tensions sociales, notamment dans les zones rurales. L’effet domino sur l’emploi et la sécurité alimentaire est redoutable.
Des réponses encore insuffisantes
Malgré des efforts notables en matière de modernisation des infrastructures hydrauliques et de sensibilisation à la gestion durable des ressources, le rapport souligne que les capacités d’adaptation du Maroc restent limitées face à l’ampleur du phénomène.
Parmi les solutions préconisées : renforcer les politiques de gestion de la demande en eau, généraliser les techniques de dessalement et de réutilisation des eaux usées, et investir davantage dans la préparation aux sécheresses récurrentes.
Mais au-delà des infrastructures, les auteurs du rapport insistent sur l’importance de l’engagement citoyen. Sensibiliser les communautés, promouvoir les comportements économes en eau et intégrer la gestion du risque climatique dans les politiques publiques sont autant de leviers pour bâtir une résilience durable.
Vers un nouveau pacte hydrique ?
À l’heure où les événements climatiques extrêmes se multiplient, le Maroc est appelé à repenser en profondeur sa stratégie hydrique. Entre urgence environnementale et impératif social, la sécheresse n’est plus une anomalie : elle est désormais la norme. Et seule une réponse collective, innovante et inclusive permettra d’en limiter les ravages.
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