Advertising
Advertising
  • Fajr
  • Lever du soleil
  • Dhuhr
  • Asr
  • Maghrib
  • Isha

Étude : le modèle agricole marocain face aux défis climatiques

Hier 07:50
Par: Naji khaoula
Étude : le modèle agricole marocain face aux défis climatiques

Longtemps perçues comme vulnérables et peu productives, les terres arides s’imposent aujourd’hui comme des acteurs clés de la lutte contre le changement climatique. C’est l’un des principaux enseignements d’une récente étude internationale publiée dans la revue scientifique Nature, qui met en avant quatre stratégies biophysiques capables de freiner la perte de carbone dans ces écosystèmes. Au cœur de cette analyse, le Maroc se distingue par des pratiques agricoles désormais citées comme référence à l’échelle mondiale.

Selon les chercheurs, près de 2,7 milliards de personnes vivent dans des régions confrontées à une pression hydrique croissante. Ces zones arides, qui représentent environ 40 % de la surface terrestre, ont perdu au fil des décennies près de 344 milliards de tonnes de carbone, passant du statut de puits à celui de source nette d’émissions. Un basculement aux conséquences environnementales et sociales majeures.

Face à ce constat, l’étude plaide pour une transformation profonde des systèmes agricoles, fondée sur l’amélioration du « transfert biologique de l’eau en carbone ». Cette approche repose sur quatre leviers jugés concrets et applicables, à commencer par la diversification des cultures.

L’exemple marocain illustre pleinement cette orientation. L’alternance entre le pois chiche et le blé dur, largement pratiquée dans certaines régions du Royaume, permettrait d’augmenter la productivité primaire nette de près de 19 %. Cette rotation culturale favorise également la fixation naturelle de l’azote dans les sols, tout en réduisant le recours aux engrais chimiques de 25 à 30 %, un avantage à la fois économique et environnemental.

La deuxième stratégie mise en avant concerne l’irrigation régulée. Cette technique optimise l’utilisation de l’eau en diminuant les volumes consommés de 30 à 50 %, tout en améliorant l’efficacité hydrique globale. Dans un contexte marqué par la raréfaction des ressources en eau, cette approche s’inscrit en cohérence avec les orientations actuelles des politiques agricoles marocaines.

Le troisième levier identifié porte sur la couverture des sols. En limitant l’évaporation et en protégeant les terres contre l’érosion, cette pratique permettrait d’augmenter la productivité agricole de plus de 22 %. Les auteurs de l’étude recommandent toutefois de privilégier les matériaux biodégradables, afin de réduire l’impact environnemental des films plastiques encore utilisés dans certaines cultures intensives.

Enfin, les chercheurs soulignent l’importance de restaurer la santé des sols, un facteur souvent sous-estimé mais essentiel pour renforcer la capacité des terres arides à stocker le carbone et à résister aux chocs climatiques. À leurs yeux, ces territoires ne doivent plus être considérés comme des espaces condamnés, mais comme de véritables laboratoires d’innovation agricole et climatique.

À travers ce modèle, le Maroc apparaît ainsi comme un exemple concret de l’adaptation agricole face au changement climatique, démontrant que des pratiques raisonnées peuvent concilier productivité, préservation des ressources et résilience environnementale.



Lire la suite

Ce site, walaw.press, utilise des cookies afin de vous offrir une bonne expérience de navigation et d’améliorer continuellement nos services. En continuant à naviguer sur ce site, vous acceptez l’utilisation de ces cookies.