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Le Maroc en première ligne contre le travail des enfants sur la scène internationale

Jeudi 12 - 07:31
Le Maroc en première ligne contre le travail des enfants sur la scène internationale
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Pleinement engagé dans la lutte contre le travail des enfants, le Maroc s’affirme aujourd’hui comme un acteur majeur sur la scène internationale. À l’occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants, célébrée le 12 juin 2025 à Genève, le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, a mis en avant les avancées notables du Royaume et plaidé pour une meilleure transposition des solutions locales à l’échelle mondiale.

S'exprimant lors d’un événement de haut niveau organisé en marge de la 113e session de la Conférence internationale du Travail, M. Sekkouri a rappelé que le Maroc a réduit de 55 % le travail des enfants depuis 2017. Une progression significative, à replacer dans un contexte régional où la question reste préoccupante.

En 2023, sur les 7,7 millions d’enfants âgés de 7 à 17 ans recensés au Maroc, environ 110.000 étaient impliqués dans une activité économique, soit 1,4 % de cette tranche d’âge. Parmi eux, 60 % travaillaient avec leurs familles, notamment dans les zones rurales, une réalité que le ministre considère comme inacceptable, bien qu’elle échappe parfois à la définition stricte du travail des enfants.

Cette avancée est le fruit d’un ensemble de politiques publiques intégrées. M. Sekkouri a salué le rôle fondamental de la prévention, citant notamment la généralisation de la protection sociale, lancée sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI. Ce programme couvre désormais 7 millions d’enfants à travers le pays.

Le ministre a également mis en avant l’élargissement de l’accès à l’enseignement préscolaire pour tous les enfants dès l’âge de quatre ans, en collaboration avec des ONG et selon un modèle adapté aux contextes locaux. Ce dispositif éducatif constitue un rempart essentiel contre l’exploitation précoce.

En matière de gouvernance, le Maroc a renforcé son arsenal réglementaire, signé plusieurs conventions internationales et mis en place des mécanismes de contrôle en collaboration avec le système judiciaire. Selon M. Sekkouri, cette gouvernance rigoureuse est « au cœur du processus » de lutte contre le travail des enfants.

Mais le défi reste mondial. Le ministre marocain a souligné la difficulté de faire passer à l’échelle globale les expériences locales. « Il nous faut créer les conditions pour que ces initiatives prennent de l’ampleur », a-t-il insisté, appelant à la multiplication des partenariats multilatéraux et à l’adoption de solutions innovantes.

L’événement, coorganisé par la Mission permanente du Maroc et l’Organisation internationale du Travail (OIT), a aussi été marqué par le lancement d’un rapport conjoint OIT-UNICEF sur les dernières estimations mondiales du travail des enfants. La rencontre a réuni plusieurs ministres d’Amérique latine, d’Asie et des hauts responsables européens, tous engagés dans une réflexion commune autour de solutions durables.

L’OIT a profité de cette tribune pour réitérer son appel à la ratification universelle de la Convention n° 138 sur l’âge minimum et à l’application rigoureuse de la Convention n° 182 sur les pires formes de travail des enfants.

Le Maroc, qui accueillera la 6e Conférence internationale sur le travail des enfants en février 2026, entend bien faire entendre sa voix et partager son modèle. À l’heure où les enjeux liés à la protection de l’enfance deviennent de plus en plus pressants, l’expérience marocaine s’impose comme une référence à suivre.

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