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Soutien public à la presse : l’IMAP dénonce une gestion opaque et inéquitable
Un rapport récent de l’Institut marocain d’analyse des politiques (IMAP) alerte sur une opacité préoccupante dans la gestion du soutien public accordé au secteur de la presse et de l’édition au Maroc. Selon ce document, les critères de répartition de cette aide ne sont ni transparents ni équitables, accentuant ainsi les inégalités déjà existantes entre les différentes entreprises médiatiques.
L’IMAP souligne en particulier que, contrairement aux pratiques des gouvernements précédents, le gouvernement actuel ne publie plus les listes des entreprises bénéficiaires de ces aides. Cette absence d’information prive les citoyens de toute visibilité sur l’utilisation des fonds publics dédiés au secteur médiatique.
Par ailleurs, le rapport déplore la disparition des rapports périodiques du ministère de la Communication sur les cartes professionnelles des journalistes. Depuis que le Conseil national de la presse a repris cette responsabilité, les listes ne sont plus rendues publiques, malgré les nombreuses demandes des professionnels pour plus de clarté. En 2021, ce Conseil avait pourtant annoncé une consultation avec la Commission de protection des données personnelles afin de publier les listes des années 2020 et 2021, sans qu’aucun résultat concret n’ait été communiqué depuis. Pour les auteurs, cette situation traduit une volonté délibérée de restreindre l’accès à l’information.
Du côté de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ), c’est l’inégalité criante dans la distribution des aides qui est dénoncée. Certaines entreprises bénéficient d’aides multipliées par plus de vingt, atteignant plusieurs milliards de dirhams, tandis que d’autres reçoivent à peine 30 000 dirhams. Le rapport pointe également le manque de prise en compte des différences structurelles entre la presse papier, confrontée à des coûts importants liés à l’impression et à la distribution, et la presse numérique, largement exemptée de ces charges. Un réajustement des critères de soutien est donc jugé indispensable pour garantir une répartition plus juste et adaptée à la réalité du secteur.
Le rapport évoque également l’absence d’audits sérieux depuis le dernier rapport de la Cour des comptes couvrant les années 2016 et 2017, laissant sans évaluation l’efficacité réelle de ce soutien public. Il insiste sur la nécessité de fonder l’octroi des fonds sur des principes de rentabilité et de bonne gouvernance. Si ces aides ont permis de préserver les salaires et les droits sociaux des journalistes, elles soulèvent aussi des interrogations quant à leur usage, notamment lorsque cet argent public sert indirectement à rémunérer les dirigeants de médias privés.
Le Conseil national de la presse reconnaît lui-même des problèmes d’efficacité, notamment concernant le mécanisme d’aide exceptionnelle instauré, qui a principalement profité à une minorité de grandes entreprises, creusant encore les disparités au sein du secteur.
Le rapport met enfin en garde contre une dérive inquiétante : le passage d’un soutien destiné à l’investissement vers un financement direct des salaires et cotisations sociales, à l’image des médias publics. Cette évolution menace l’indépendance de la presse, surtout lorsque certains médias deviennent des relais des politiques gouvernementales.
Pour préserver la viabilité et la pluralité du secteur, le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) recommande une augmentation des aides directes et indirectes, à condition qu’elles soient strictement orientées vers la modernisation des entreprises, la diversification des contenus et la pérennisation des structures.
Le rapport conclut par un appel à une réforme globale basée sur la transparence, la redevabilité et l’efficacité. Il invite le ministère de la Culture et de la Communication à publier le détail des montants alloués, la liste des journaux bénéficiant des annonces administratives ainsi que le nombre de journalistes accrédités par support. La Cour des comptes est exhortée à relancer des audits réguliers, tandis que le Conseil national de la presse devrait rétablir la publication des listes des détenteurs de cartes professionnelles.
Le rôle du Parlement est jugé crucial pour garantir un contrôle rigoureux et indépendant de ce secteur stratégique pour la démocratie et la société marocaine.
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