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Explosion de la pauvreté en France en 2023
En 2023, la France a franchi un cap alarmant : près de 10 millions de ses citoyens vivent sous le seuil de pauvreté, selon le dernier rapport de l’Insee. Ce chiffre, qui représente 15,4 % de la population, marque un niveau inégalé depuis près de 30 ans, illustrant une aggravation notable de la précarité et des inégalités sociales.
Une progression brutale et inédite
En seulement un an, 650 000 personnes supplémentaires ont basculé dans la pauvreté, portant leur nombre à 9,8 millions, contre 9,2 millions en 2022. Le seuil de pauvreté, établi à 60 % du revenu médian, équivaut à 1 288 euros par mois pour une personne seule. Derrière cette statistique se cache une réalité quotidienne marquée par les privations : difficulté à se chauffer, à se nourrir correctement, ou encore à se loger décemment.
Selon Michel Duée, chef du département ressources de l’Insee, cette hausse s’explique en grande partie par la suppression des aides exceptionnelles instaurées en 2022, telles que la prime de rentrée ou l’indemnité inflation. Autre facteur notable : la précarisation croissante des micro-entrepreneurs, dont les revenus demeurent très bas.
Des inégalités qui se creusent
En parallèle de cette explosion de la pauvreté, les inégalités se sont nettement accentuées. Alors que les revenus des plus modestes ont stagné voire baissé face à l’inflation, les plus aisés ont vu leur niveau de vie progresser, portés par un marché de l’emploi favorable et de solides performances financières. Résultat : la fracture sociale s'élargit dangereusement.
Qui sont les plus touchés ?
Le profil des personnes touchées par la pauvreté reste stable, mais certaines catégories sont particulièrement vulnérables. Les familles monoparentales affichent un taux de pauvreté en hausse de 2,9 points, et les chômeurs voient également leur situation se dégrader (+0,8 point). En revanche, la situation des retraités semble moins préoccupante, avec une légère augmentation du taux de pauvreté (+0,3 point), atténuée par la revalorisation du minimum contributif prévue dans la réforme des retraites.
Une alerte pour le monde associatif
Pour la Fondation Abbé Pierre, ces chiffres ne sont pas une surprise. Manuel Domergue, directeur des études, tire la sonnette d’alarme : « Les coupures d’énergie explosent, les expulsions locatives se multiplient, et de plus en plus de gens ont froid chez eux. » Il dénonce une « inaction politique » face à une crise sociale d’ampleur. « L’heure n’est plus aux rustines ponctuelles, mais à des mesures structurelles. »
Et maintenant ?
Alors que les signaux d’alerte se multiplient, la situation impose un réexamen en profondeur des politiques sociales. L'enjeu : restaurer un filet de sécurité digne de ce nom et redonner espoir à des millions de Français pour qui la pauvreté n’est plus une statistique, mais une réalité quotidienne.