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Reconstruction post-séisme : l’État promet, la FGD accuse
À l’approche du deuxième anniversaire du séisme dévastateur d’Al Haouz, un contraste saisissant émerge entre les chiffres officiels affichés par le ministère de l’Intérieur et la réalité vécue par les sinistrés sur le terrain. Alors que les autorités se félicitent de progrès importants dans la reconstruction, la Fédération de la gauche démocratique (FGD) tire la sonnette d’alarme, dénonçant retards, exclusions, pressions et inégalités.
Des avancées reconnues officiellement
Lors d’une séance parlementaire, le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit a dressé un état des lieux plutôt rassurant : près de 96 % des tentes installées pour héberger les victimes ont été démontées, ne laissant que des cas dits « exceptionnels » encore logés dans des installations temporaires. Plus de 17.000 logements endommagés ont été reconstruits ou consolidés, tandis que 4.659 autres chantiers avancent rapidement. Le ministère vise la livraison de 22.000 logements d’ici fin juin 2025 et la fin totale des travaux d’ici la fin de l’année. Par ailleurs, plusieurs mesures sont mises en œuvre pour améliorer les conditions de vie sur les sites temporaires, et des fonds d’urgence sont débloqués pour les familles vulnérables.
Sur le plan des infrastructures, la réhabilitation de la route nationale n°7, axe crucial reliant Marrakech à Taroudant, progresse afin de faciliter l’acheminement des matériaux et le désenclavement des zones affectées. Plus de 1.200 établissements publics – écoles, mosquées, centres de santé – sont également en cours de rénovation ou reconstruction.
Une réalité contestée par la FGD
Pourtant, la mission de terrain menée par la Fédération de la gauche démocratique brosse un tableau bien plus sombre. Plusieurs douars restent isolés, les routes rurales sont encore impraticables, et l’accès aux services essentiels reste limité. La FGD dénonce un non-versement partiel de l’aide financière, avec une majorité de sinistrés ayant reçu seulement 80.000 dirhams sur les 140.000 promis. Pire encore, des cas d’exclusion de femmes veuves avec enfants ont été signalés, sans explication claire.
La FGD pointe également des pressions exercées sur certaines familles pour qu’elles libèrent les tentes ou containers d’hébergement, souvent sans solution alternative adéquate. Ce constat est renforcé par des témoignages recueillis auprès d’habitants, qui font état d’un sentiment d’abandon et d’injustice.
Droit à la parole et répression : un climat tendu
En réponse aux accusations de répression, le ministre Laftit assure que la liberté d’expression est respectée et que des mesures facilitent le travail des journalistes et l’expression des sinistrés. Cependant, la FGD rappelle l’affaire emblématique de l’activiste Saïd Ait Mehdi, condamné à un an de prison ferme, ce qui est perçu comme une tentative d’intimidation envers les défenseurs des droits des victimes.
Vers une reconstruction équitable ?
Alors que le gouvernement met en avant un taux d’avancement dépassant les 80% pour les chantiers de logement, les voix des élus de gauche et des ONG soulignent une fracture profonde : des zones oubliées, des exclus du dispositif d’aide, et une absence de dialogue véritable avec les populations affectées.
Un rapport récent de la Ligue marocaine des droits de l’Homme (LMDDH) confirme ces dysfonctionnements majeurs, pointant une aide insuffisante et opaque, ainsi qu’une reconstruction inégale incapable de répondre aux besoins réels des sinistrés. Dans une région aux reliefs difficiles et aux coûts élevés, les victimes attendent encore une réponse adaptée, transparente et juste.
La reconstruction d’Al Haouz, au-delà des chiffres et des promesses, doit s’appuyer sur une gouvernance équitable et participative pour ne pas transformer la tragédie initiale en une injustice prolongée.
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