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Décès en exil de Mauricio Funes, l’ex-président du Salvador

Mercredi 22 Janvier 2025 - 11:33

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Mauricio Funes, l'ex-président du Salvador, est décédé ce mardi à l'âge de 65 ans au Nicaragua, pays où il vivait en exil depuis 2016. Les autorités nicaraguayennes ont confirmé la nouvelle, précisant que l'ex-président, qui a dirigé le Salvador de 2009 à 2014, est décédé des suites d'une grave maladie chronique.

Funes, figure marquante de la politique salvadorienne, fut le premier président de gauche du pays, élu sous la bannière du Front Farabundo Martí de libération nationale (FMLN). Cependant, son mandat a été terni par de lourdes accusations de corruption. En 2016, alors qu'il était sous enquête pour détournement de fonds publics, il a pris la décision de fuir son pays, se réfugiant au Nicaragua. Les autorités salvadoriennes l'avaient accusé d'avoir détourné près de 351 millions de dollars pendant sa présidence.

Trois ans après son exil, le gouvernement de Daniel Ortega au Nicaragua lui avait accordé la nationalité nicaraguayenne, verrouillant ainsi toute possibilité d'extradition vers le Salvador. Ce geste politique a fait l'objet de vives critiques, notamment de la part de l'opposition salvadorienne et de la communauté internationale, qui y ont vu un soutien tacite aux pratiques autoritaires d'Ortega.

Les condamnations de Funes se sont multipliées au fil des années. En mai 2023, il a été condamné par contumace à 14 ans de prison pour appartenance à un groupe criminel et manquement à son devoir, en raison de sa gestion controversée des négociations avec les gangs, appelés "maras", qui sévissent au Salvador. L'année suivante, la justice salvadorienne l'a également condamné à huit ans de prison pour corruption dans le cadre d'une affaire impliquant l'attribution d'un marché public en échange d'un avion privé.

À l'heure de son décès, cinq procédures pénales étaient toujours en cours contre l'ex-président, qui n'aura donc pas pu répondre des nombreuses accusations pesant sur lui devant la justice salvadorienne. Le pays reste divisé sur l'héritage de Mauricio Funes, entre ceux qui saluent ses réalisations sociales et économiques, et ceux qui dénoncent sa gestion autoritaire et ses affaires de corruption.