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Scandale judiciaire à Fès : un substitut du procureur visé par de graves accusations
La Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) mène actuellement une enquête d’envergure à l’encontre de Mohamed El Mrabet, substitut du procureur général du roi près la cour d’appel de Fès. Cette procédure, diligentée sur instruction du procureur général du roi, fait suite à une plainte déposée par Mohamed Moussaïd, entrepreneur et propriétaire d’un établissement hôtelier dans la ville impériale.
Les accusations sont lourdes et multiples : extorsion de fonds, abus de pouvoir, corruption, escroquerie, harcèlement sexuel et même collusion avec un média numérique dans le but de nuire à des tiers. D’après les premiers éléments recueillis, le dossier comporte des preuves matérielles et des témoignages qui tendent à corroborer les déclarations du plaignant.
Soupçons de favoritisme et avantages indus
L’enquête révèle notamment que Mohamed Moussaïd aurait remis un véhicule de marque Volkswagen Touareg, année 2016, au magistrat. Cette cession serait intervenue en contrepartie d’une intervention supposée en faveur du frère du plaignant, poursuivi dans une affaire de trafic de stupéfiants. Plus troublant encore : à l’époque où Mohamed Moussaïd faisait lui-même l’objet d’un mandat de recherche en 2018, Mohamed El Mrabet l’aurait aidé à circuler librement dans la ville, l’accompagnant même lors de certains déplacements.
Les enquêteurs ont relevé des données téléphoniques établissant leur présence répétée dans les mêmes zones géographiques ainsi que des échanges fréquents entre les deux hommes. Le plaignant affirme également avoir pris en charge les frais de restauration, de loisirs et de consommation d’alcool du magistrat sur plusieurs mois.
Calomnies manuscrites et manipulation médiatique
Un autre volet du dossier concerne une lettre anonyme rédigée, selon les conclusions d’une expertise graphologique, par Mohamed El Mrabet lui-même. Cette lettre, confiée au plaignant pour envoi postal, mettait en cause deux collègues magistrats ainsi qu’un notaire, les accusant de pratiques douteuses. La missive contenait des menaces explicites de publication via le site Choroknews24, dirigé par Driss Farhane, que l’on soupçonne de collaborer avec le substitut du procureur.
Des témoignages recueillis par la BNPJ suggèrent en outre que Mohamed El Mrabet transmettait régulièrement des informations sensibles sur des membres du parquet à des personnes aujourd’hui incarcérées, afin de discréditer ses collègues dans l’espace médiatique.
Accusation de harcèlement sexuel
Le témoignage de Mᵐᵉ Leïla Mankad, épouse du plaignant, ajoute une dimension plus intime à l’affaire. Cette dernière affirme avoir été convoquée par le magistrat sous prétexte d’une transaction commerciale impliquant une importante somme d’argent. Accompagnée de sa mère, elle aurait été l’objet d’une tentative de séduction inappropriée, Mohamed El Mrabet cherchant, selon elle, à la dresser contre son mari.
Vidéo compromettante et interdiction de quitter le territoire
Un élément central du dossier est une vidéo de 19 minutes remise aux enquêteurs, datant de 2022. On y verrait le magistrat réclamer 40 000 dirhams au plaignant pour intervenir dans une affaire civile impliquant la gendarmerie de Ras El Ma et de Bensouda.
En réponse à ces révélations, le parquet général a ordonné une mesure d’interdiction de quitter le territoire national à l’encontre de Mohamed El Mrabet. Cette interdiction, décidée par Ilyass Saloub, substitut du procureur général du roi près la cour d’appel de Rabat, a été immédiatement appliquée.
Une affaire suivie de près
L’affaire, hautement sensible, est désormais entre les mains de la justice. Elle suscite une attention médiatique grandissante, tant en raison de la gravité des accusations que du profil de la personne mise en cause. Le ministère public n’a pas encore communiqué officiellement, mais les conclusions de cette enquête pourraient marquer un tournant dans la lutte contre la corruption au sein de l’appareil judiciaire marocain.