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La Revue de Presse Internationale du Lundi 08 Juillet 2024

La Revue de Presse Internationale du Lundi 08 Juillet 2024
Lundi 08 Juillet 2024 - 15:07
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LE FIGARO...France Basculant à Gauche: Une Surprise Électorale

Coup de tonnerre ! Le « barrage républicain », érigé en toute hâte pour contrer le Rassemblement National (RN), a fonctionné au-delà des attentes. C’est le Nouveau Front Populaire, une alliance de partis de gauche, qui arrive en tête des élections législatives. Pour le RN, c’est un échec sévère malgré une progression en sièges. Bien que ce parti ait remporté les deux derniers scrutins, les Français, unis contre lui malgré leurs différences d’opinions, ont clairement exprimé leur refus. Malgré un soutien d’un tiers de l’électorat et des thématiques populaires, le RN continue de susciter crainte et défiance auprès de la majorité des citoyens.

En conséquence, la gauche s’impose. Au soir du premier tour, peu y croyaient. Les stratèges de la macronie, avec Gabriel Attal en tête, affirmaient qu’il n’y avait aucun risque à voter pour le Front populaire, incapable de gagner selon eux. Pourtant, dans une France de plus en plus à droite, comme l’ont démontré les élections européennes et le premier tour des législatives, Emmanuel Macron se voit contraint de former un gouvernement en s’alliant à la gauche.

Le président peut se féliciter d’avoir une fois de plus surpassé Marine Le Pen. Malgré des pertes en sièges, son camp a mieux résisté que prévu. Cependant, cette victoire ne doit pas masquer le chaos qui s’annonce. La « clarification » qu’il souhaitait précipite la France dans une confusion accrue. L’Assemblée nationale sera plus ingouvernable que jamais. Macron, ayant perdu la majorité relative, doit chercher une coalition et éviter une cohabitation avec Jordan Bardella en favorisant une alliance avec un bloc de gauche dominé par Jean-Luc Mélenchon.

Le Figaro ...Législatives 2024 : un hémicycle éclaté en trois blocs, la longue tractation pour former un gouvernement

À l'issue du second tour des élections législatives anticipées, dimanche soir, Emmanuel Macron reste le maître des horloges. Mais le tableau politique s'annonce morcelé, sans aucune majorité absolue en vue.

Dans le scénario le plus probable d'un Hémicycle éclaté en trois blocs - Renaissance, Nouveau Front populaire et gauche -, le pays plongerait à nouveau dans l'inconnu. D'intenses négociations pour former une hypothétique "coalition" ou même un "gouvernement technique" devraient certainement repousser la nomination d'un nouveau chef de gouvernement jusqu'à ce qu'un accord soit trouvé.

Difficile d'imaginer un dénouement aussi rapide que celui des élections législatives anticipées de 1997, au bout desquelles un gouvernement de cohabitation avait été trouvé en quatre jours seulement. Le premier ministre Gabriel Altaï pourrait même se maintenir en poste le temps des concertations, une pratique courante après un scrutin législatif.

Dès le 18 juillet, les députés devront d'abord élire le nouveau président de l'Assemblée nationale, traditionnellement issu de la première force sortie des urnes. Plusieurs poids lourds sont en lice, dont la titulaire du perchoir depuis deux ans, Yaël Braun-Pivet (Renaissance), et le vice-président RN Sébastien Chenu.

S'ensuivra la constitution des groupes parlementaires, indispensables pour peser dans les débats. Le camp présidentiel pourrait voir Gabriel Altaï briguer la présidence du groupe Renaissance. Autant de tractations qui repousseront la formation d'un gouvernement stable, dans un contexte international tendu.

LES ECHOS...Le Bitcoin dans le rouge : pire semaine depuis novembre 2022

Le Bitcoin a connu sa pire performance hebdomadaire depuis la faillite de FTX en novembre dernier, s'effondrant de 12% entre lundi et vendredi pour atteindre 54.200 dollars. Cette chute entraîne les autres cryptomonnaies dans sa baisse, avec l'Ether (-16%), le BNB (-19%), le Solana (-14%) et le Dogecoin (-24%) qui subissent également des revers importants. Plus de 800 millions de dollars ont été évaporés en trois jours sur le marché.

Ce décrochage coïncide avec le début du remboursement des clients lésés par la plateforme Mt. Gox. Le 4 juillet, le liquidateur de la Bourse déchue a transféré 47.229 Bitcoins (soit 2,6 milliards de dollars) d'un portefeuille à un autre, alimentant les craintes d'une vente massive par les créanciers qui recevraient leurs fonds en Bitcoin.

Autre facteur de pression, la demande pour les ETF Spot Bitcoin aux États-Unis, qui ont joué un rôle de moteur du marché depuis janvier, montre des signes d'essoufflement, avec plusieurs journées de décollecte ce mois-ci.

Les Echos..Le Nouveau Visage du Parlement Européen

Le Parlement européen devrait révéler cette semaine, peut-être dès ce lundi, sa nouvelle composition et celle de ses groupes politiques. Suite aux élections législatives françaises, on s’attend à ce que le Rassemblement National, actuellement première délégation au groupe d’extrême droite Identité et Démocratie (ID), rejoigne les « Patriotes pour l’Europe ». Cette nouvelle alliance souverainiste et nationaliste a été lancée le 30 juin par le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, leader du Fidesz jusque-là non affilié, avec le parti autrichien FPO, anciennement membre d’ID, et la formation tchèque ANO, précédemment dans le groupe centriste Renew. Depuis, les Espagnols de Vox ont quitté le groupe eurosceptique ECR de Giorgia Meloni pour les Patriotes. Les Néerlandais du PVV ont également quitté ID pour rejoindre ce nouveau bloc.

« Fort et souverain. Résister à l’immigration clandestine. Nous défendons la paix et la liberté. Et soutenons l’Ukraine. Nous protégeons notre héritage judéo-chrétien. Et nos familles », a déclaré Geert Wilders, leader du PVV et vainqueur des dernières législatives aux Pays-Bas. Les députés du parti portugais Chega et ceux du Vlaams Belang belge ont aussi indiqué leur intention de rejoindre l’initiative de Viktor Orban, qui compte donc déjà des élus de sept pays, condition nécessaire à la création d’un groupe formel. L’arrivée du RN signifierait la disparition de facto du groupe ID.

L’extrême droite a un moment envisagé de se regrouper en un seul bloc, comparable en taille au Parti Populaire Européen (PPE, conservateurs), première force politique de l’hémicycle avec 188 élus sur 720. En réalité, elle devrait rester structurée en deux pôles : les Patriotes, les plus radicaux, et ECR, un groupe moins véhément et jugé fréquentable par les partis de la majorité centrale (PPE, socialistes et démocrates de S&D, centristes de Renew).

Le Figaro...Une Vision de la France sous une Grande Coalition

En juin 2025, la France est gouvernée par une coalition vaste et diversifiée, allant du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) à Gérard Larcher. Le pays entre cependant en récession. Les grandes réformes fiscales et réglementaires, telles que le rétablissement de l'ISF, la création de 877 nouvelles tranches d’impôts sur le revenu, et l'augmentation des normes écologiques dans tous les secteurs, ainsi que la taxation confiscatoire des plus-values, ont des effets inattendus. Bien que 100,000 nouvelles entreprises soient créées, elles se révèlent être principalement des auto-entreprises de livreurs Deliveroo et de masseuses thaïlandaises. Le déficit atteint des niveaux préoccupants. Marine Tondelier, ministre de l'Économie, décide de contracter une dette astronomique pour financer la transition écologique. Bien que la France devienne leader mondial en termes de doubles vitraux isolants, le pays est proche de la faillite et ne peut plus verser de salaires à ses fonctionnaires. Les métros s’arrêtent, les poubelles ne sont plus ramassées, seuls les inspecteurs des impôts continuent à travailler bénévolement.

En janvier 2026, la situation sécuritaire se détériore. En raison des concessions faites par les macronistes au Front populaire, 20,000 détenus dangereux sont libérés, mais ils sont contraints de suivre une heure de formation aux valeurs républicaines avant leur sortie. Malgré cela, la délinquance augmente rapidement. Gérald Darmanin dissout Génération Identitaire. La ministre de l’Intérieur, Mathilde Panot Blum, permet à tout citoyen du monde de demander l’asile climatique en France sur présentation d’un certificat médical prouvant une intolérance à la chaleur.

En janvier 2027, la France continue d'accueillir des réfugiés climatiques. La tour Eiffel est transformée en centre d’accueil, tandis que la tour Montparnasse est abattue pour des raisons de dignité humaine. Marine Le Pen est aux portes du pouvoir. Le RN représente un danger pour le pays, explique Gabriel Attal, tandis que LFI pourrait également provoquer des troubles. La gauche se dit prête à mener une insurrection violente pour défendre la démocratie. Au deuxième tour des élections, Rima Hassan affronte Marine Le Pen. Un barrage républicain se met en place. Édouard Philippe et Gérard Larcher participent à des meetings avec Louis Boyard ; Emmanuel Macron et Danièle Obono s’affichent ensemble, portant un keffieh. Le Monde publie un éditorial justifiant les positions de La France Insoumise, tout en condamnant le RN.

Le Figaro...Boeing : Accord à l'amiable ou procès incertain ?

Le constructeur aéronautique américain Boeing se trouve à la croisée des chemins. D'un côté, il peut accepter un accord amiable proposé par le ministère de la Justice américain (DOJ) et plaider coupable pour complot en vue de tromper la FAA, l'agence de régulation aérienne américaine. Cet accord inclut une amende de 243 millions de dollars et la nomination d'un superviseur indépendant pour trois ans.

De l'autre côté, Boeing peut choisir de risquer un procès pénal long et incertain. Les familles des victimes des deux accidents mortels du Boeing 737 MAX en 2018 et 2019, qui ont fait 346 morts, s'opposent fermement à cet accord et réclament un procès.

L'entreprise a déjà reconnu des faits de fraude lors de la certification du 737 MAX 8. En 2021, elle avait accepté un accord amiable de 2,5 milliards de dollars pour régler les accusations pénales liées aux accidents. Cependant, de nouveaux problèmes de conformité et de contrôle qualité ont été mis en lumière suite à des incidents survenus sur d'autres modèles de Boeing depuis début 2023.

La décision de Boeing est cruciale. Accepter l'accord permettrait de clore rapidement ce chapitre douloureux, mais cela signifierait également renoncer à contester les accusations et à subir un procès potentiellement coûteux et dommageable pour sa réputation. Refuser l'accord et aller en procès pourrait s'avérer long, coûteux et incertain, mais cela permettrait à l'entreprise de clamer son innocence et de tenter de regagner la confiance du public.

Le Monde...Des candidats RN inconnus mais présents au second tour en Corse

Le Rassemblement National (RN) a créé la surprise en Corse lors des élections législatives, en qualifiant des candidats dans les quatre circonscriptions de l'île, malgré leur faible implantation locale. Le mercredi 26 juin, à 10h30, à l’hôtel Campo dell’Oro à Ajaccio, le RN a présenté à la presse ses quatre prétendants aux élections législatives devant une salle vide.

À la tribune, François Filoni, vétéran de la politique et candidat dans la 2e circonscription de Corse-du-Sud, a exposé les grands thèmes de son programme : pouvoir d’achat, énergie, décentralisation (mais pas autonomie), et autorité. Malgré un discours bien préparé, il a laissé échapper quelques remarques controversées, notamment une sur l'échange de femmes contre des chameaux. À ses côtés se tenaient trois autres candidats RN, inconnus du public, qui s'apprêtaient à enchaîner les interviews avec les médias locaux.

Ariane Quarena, 66 ans, candidate dans la 1ère circonscription de Corse-du-Sud, a évoqué son engagement politique d’une voix tremblante. En 2022, elle avait découvert la politique comme suppléante de Nathaly Antona, une candidate RN décédée subitement après son élection au Parlement européen. Quarena, mère de trois enfants et installée à Ajaccio depuis 2021, affirme avoir rejoint le RN par hasard, préoccupée par l’insécurité et le pouvoir d’achat. Elle justifie son amour pour la Corse malgré ses origines non corses.

Le Parisien ...Les Français disent non à l'extrême droite

Crédités de 138 à 145 sièges selon Ipsos à 22h20, le RN et ses alliés échouent à la troisième place. Cette fois, le front républicain a pleinement fonctionné. Cependant, la situation à l'Assemblée, où trois blocs vont se concurrencer, s'annonce confuse.

Une fois de plus, les Français, confrontés à un choix électoral historique, ont déjoué les pronostics des sondages. Non seulement le RN et ses alliés, dirigés par Jordan Bardella, ont échoué à obtenir la majorité absolue (289 députés sur 577), mais ils terminent loin de cet objectif, ne constituant, avec 138 à 145 sièges selon les estimations d'Ipsos de dimanche à 22h20, que la troisième force politique à l’Assemblée nationale.

Éric Ciotti, allié du RN, pourrait néanmoins obtenir suffisamment de députés (14 à 17) pour former son propre groupe de Républicains tendance RN, le seuil étant de 15 élus. Symbole de cette claque pour le parti d’extrême droite, Marine Le Pen, vilipendant sur TF1 les "désistements contre nature" et le "parti pris de la presse" qui l’ont privée de victoire, a été brusquement coupée pour laisser place à l’intervention de Gabriel Attal depuis Matignon. Attal a annoncé qu'il présenterait sa démission à Emmanuel Macron ce lundi matin à l’Élysée, mais a laissé entendre qu’il pourrait rester à son poste de Premier ministre pour assurer la tenue des JO, enjeu mondial. Ainsi, le rêve frontiste d’un Bardella à Matignon s'est évaporé dans les urnes.

LIBERATION INTERNATIONAL ...L'administration Starmer : Un Départ en Flèche Après les Élections Britanniques

Les jours qui suivent les élections britanniques sont traditionnellement marqués par une série de nominations progressives, les nouveaux Premiers ministres prenant souvent le week-end pour finaliser leurs choix de collaborateurs. Cependant, l'administration dirigée par Keir Starmer dévie de cette norme avec une entrée en fonction remarquablement rapide.

Dès vendredi après-midi, tous les postes clés étaient pourvus, signalant un début de mandat sans précédent en termes de célérité administrative. Keir Starmer a marqué son arrivée en écartant fermement le projet controversé de ses prédécesseurs visant à déporter les demandeurs d'asile arrivés illégalement au Royaume-Uni vers le Rwanda. Ce geste, hautement symbolique, tranche avec la position persistante des conservateurs malgré les revers législatifs et les critiques internationales.

Le message de Starmer est clair : fini l'ère des idéologies et des déclarations brusques ; il est temps de privilégier des solutions concrètes et chiffrées pour les défis nationaux. Cette approche marque un tournant significatif dans la politique britannique, mettant en avant une gestion pragmatique dès les premiers jours de son mandat.

LA CROIX..Expansion des Data Centers en France : Un Essor Face à la Saturation en Irlande

Les data centers, ces centres hébergeant les données numériques, connaissent une prolifération en France, alors que des pays comme l'Irlande atteignent désormais leur capacité maximale. Un projet de loi visant à faciliter leur implantation, bien que suspendu en raison de la crise politique, pourrait encore stimuler cette expansion, malgré les défis liés à la consommation énergétique croissante de ces infrastructures.

Perché au bord de la Seine-Saint-Denis, un imposant bâtiment en forme de soucoupe attire l'attention des aviateurs, souvent trompés par sa ressemblance avec le Stade de France. Ce gigantesque complexe de 40 000 mètres carrés abrite le plus grand data center de France à La Courneuve. À l'intérieur, dans des salles climatisées et sécurisées, des milliers de serveurs clignotent incessamment, émettant un vrombissement assourdissant. Malgré cette activité intense, aucune nuisance sonore n'émane de cette forteresse technologique depuis l'extérieur.

 


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