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Namibie : Netumbo Nandi-Ndaitwah, la candidate à surveiller lors des élections présidentielles
La Namibie se prépare à un moment historique, alors que les électeurs se dirigent vers les urnes pour élire leur président. Netumbo Nandi-Ndaitwah, actuelle vice-présidente, est perçue comme la favorite pour succéder à son poste. Si elle remporte l'élection, elle marquerait l'histoire en devenant la première femme présidente du pays.
Un contexte électoral chargé
Avec environ 1,4 million d'électeurs inscrits, soit près de la moitié de la population, ces élections sont cruciales. Quinze partis politiques se disputent non seulement la présidence, mais aussi les sièges à l'Assemblée nationale. Les résultats d'un scrutin anticipé, destiné aux missions étrangères et aux services de sécurité, montrent que Nandi-Ndaitwah et son parti, le South West Africa People's Organization (SWAPO), sont en tête.
Depuis son indépendance en 1990, la SWAPO a dominé la scène politique namibienne. Cependant, lors des élections de 2019, le parti a connu une défaite significative, perdant sa majorité des deux tiers à l'Assemblée nationale, un tournant alarmant attribué à des allégations de corruption dans l'industrie de la pêche.
Un défi pour la SWAPO
Henning Melber, analyste politique et professeur, souligne que la SWAPO doit prendre ces résultats comme un signal d'alarme. Pour regagner le soutien des électeurs, notamment des jeunes qui ne sont pas nécessairement attachés à l'héritage de la lutte pour la libération, le parti doit renouveler son approche. Les "born-frees", génération née après l'indépendance, votent désormais en fonction des résultats concrets et de la gouvernance, plutôt que des émotions liées à l'histoire.
Les promesses de Nandi-Ndaitwah
À 72 ans, Nandi-Ndaitwah s'est engagée à lutter contre le chômage, particulièrement élevé parmi les jeunes, qui atteint 20 %. Son plan ambitieux prévoit la création de 500 000 emplois en investissant environ 85 milliards de dollars namibiens (4,7 milliards de dollars) au cours des cinq prochaines années. Ce projet suscite des scepticismes parmi ses détracteurs, qui le jugent irréaliste.
Les droits des femmes sont également au cœur de son programme. Les électeurs attendent des avancées sur des questions cruciales telles que l'égalité salariale et l'accès aux soins. Si elle parvient à mettre en œuvre des politiques favorisant l'inclusion des femmes dans les structures politiques, Nandi-Ndaitwah pourrait établir un précédent important pour le continent africain.
Une compétition accrue
La SWAPO fait face à des concurrents notables, notamment le parti Patriotes indépendants pour le changement, dirigé par l'ancien dentiste Panduleni Itula, et le parti Affirmative Repositioning, mené par le professeur Job Amupanda. Ces partis, qui se démarquent par leurs programmes novateurs et leur approche critique du gouvernement, représentent un défi non négligeable pour la SWAPO.
Une dynamique régionale
Les élections en Namibie s'inscrivent dans un contexte politique régional en pleine mutation. Plusieurs pays d'Afrique australe ont récemment connu des bouleversements significatifs. En Afrique du Sud, l'ANC a perdu sa majorité parlementaire pour la première fois en 30 ans, tandis qu'au Botswana, le parti démocratique a été évincé après 58 ans de pouvoir. Ces développements soulignent une volonté croissante de changement parmi les électeurs africains.
Alors que la Namibie se prépare à une élection qui pourrait transformer son paysage politique, les yeux sont rivés sur Netumbo Nandi-Ndaitwah. Sa candidature ne se limite pas à une simple élection, mais représente également un tournant potentiel pour les droits des femmes et la gouvernance en Afrique. Les résultats de ce scrutin auront des répercussions bien au-delà des frontières namibiennes, témoignant des évolutions en cours sur le continent.