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La Zone de Libre-échange continentale africaine expliquée par le directeur du CIRPEC
Quel est l'objectif de cette Zone de libre-échange ?
L'objectif de la création de la ZLECA est de renforcer l'intégration du continent africain, améliorer le niveau de croissance des économies africaines et promouvoir la compétitivité des entreprises. Il est aussi question de stimuler les échanges commerciaux entre les pays africains qui représentent actuellement moins de 20% du volume global des échanges extérieurs du continent, loin derrière l’Asie (près de 50 %) et l’Europe (autour de 70 %). A travers l'établissement de cette zone de libre-échange, l’Union Africaine vise également une augmentation de près de 60% d’ici à 2022, du niveau du commerce intra-africain ainsi que la mise en place d’une union douanière d’ici quatre ans et d’une communauté économique africaine en 2028.
Quels sont les défis à relever pour la mise en œuvre et la réussite de la ZLECA?
Le cadre général de la ZLECA est posé mais le plus dur reste à venir. En fait, beaucoup de pays n'ont pas encore signé l'accord instituant cette zone de libre-échange. Et l'entrée en vigueur de l'accord reste subordonnée à sa ratification par au moins les Parlements de 22 Etats membres.
Les principaux défis à relever pour réussir la ZLECA sont, entre autres, l'amélioration de la qualité des infrastructures de transport en Afrique, la résolution du problème de déficience des réseaux de distribution, le développement de la complémentarité entre les économies africaines et le renforcement de la connectivité digitale. Il faut également surmonter les contraintes liées aux tarifs douaniers et aux barrières non-tarifaires, améliorer le climat des affaires et intensifier la lutte contre la corruption, résoudre les problèmes politiques intra-africains et mettre en place un modèle de développement économique spécifique à l'Afrique en tenant compte des disparités entre pays.
L'investissement dans les ressources humaines, le développement des compétences et de l'innovation, outre la mise en place d’un mécanisme de règlement des conflits concernant d'éventuels abus du système sont autant d'actions à entreprendre pour garantir le succès de cette zone de libre-échange.
Quel impact pourrait avoir cette zone sur le secteur privé au Maroc ?
Un tel accord devrait normalement accentuer la présence des entreprises marocaines dans certains secteurs économiques en Afrique (les engrais, les produits pharmaceutiques, le secteur bancaire, l'immobilier, etc). Il devrait aussi favoriser le projet du gazoduc devant relier le Maroc et le Nigéria ainsi que la route Tanger-Lagos. Le secteur privé marocain est appelé à tirer profit de cette ZLECA par la création d’alliances entre entreprises et en favorisant les initiatives pilotes d’entreprises privées afin de dégager des business models dans des secteurs économiques innovants en Afrique.
La ZLECA avantage-t-elle des pays plus que d’autres ?
Il est clair que plusieurs pays africains rencontrent des difficultés économiques et financières et que le différentiel de richesse en facteurs de production est flagrant en Afrique. Pour éviter que la ZLECA accentue le creusement d’inégalités territoriales entre pays africains -ce qui pourrait être une source de tensions et de crises- il faudrait instaurer des mécanismes d'appui aux pays africains les plus pauvres notamment en ce qui concerne le financement des infrastructures. Il faut que les pays les plus pauvres bénéficient de mesures de discrimination positive.
L’appartenance de nombreux pays africains à plus d'un bloc commercial régional est-elle un frein ou un catalyseur à la ZLECA?
La zone de libre-échange continentale doit normalement inclure les marchés intégrés régionaux. Il s'agit du marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA), la communauté d'Afrique de l'Est (CAE), la communauté de développement d'Afrique australe (SADC), la communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC), la communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), l'Union du Maghreb arabe (l'UMA) et la communauté des Etats sahélo-sahariens. L'existence de groupements économiques régionaux en Afrique devrait faciliter la mise en place de la ZLECA puisque plusieurs points prévus dans l'accord l'instituant figurent déjà dans la majorité des accords régionaux. La mission de l’UA est donc d’étendre cela au reste de l’Afrique.