Coup d’État avorté au Bénin : Patrice Talon reste aux commandes

14:27

Le Bénin a connu dimanche matin un épisode de forte tension politique après l’annonce télévisée d’un groupe de militaires affirmant destituer le président Patrice Talon. Quelques heures plus tard, le gouvernement béninois a assuré que cette tentative de prise de pouvoir avait été « mise en échec », soulignant que l’armée régulière avait repris le contrôle de l’ensemble des points stratégiques de la capitale économique, Cotonou. Le chef de l’État, dont le mandat s’achève en avril prochain, a été déclaré en sécurité par son entourage.

Au lever du jour, huit militaires armés et coiffés de bérets de couleurs variées étaient apparus sur la télévision publique pour annoncer la formation d’un « Comité militaire pour la refondation » (CMR). Ils avaient proclamé un lieutenant-colonel à la tête de cette structure et justifié leur geste par plusieurs griefs, allant de la dégradation de la situation sécuritaire dans le nord du pays à des promotions jugées injustes, en passant par une remise en cause des libertés publiques.

Quelques heures plus tard, le ministre de l’Intérieur, Alassane Seidou, affirmait que les forces armées béninoises étaient restées fidèles à leur serment et avaient rapidement neutralisé la tentative de putsch. Selon une source proche du président Talon, il ne s’agissait que d’un « groupuscule » ayant momentanément pris le contrôle de la télévision publique, tandis que l’armée régulière reprenait progressivement la main.

Cette tentative de coup d’État a suscité une condamnation quasi immédiate sur le plan régional. La Cedeao a dénoncé une action « anticonstitutionnelle » et assuré son soutien plein et entier au gouvernement béninois. L’Union africaine a également condamné « sans équivoque » la tentative de renversement, appelant les militaires impliqués à cesser toute action illégale et à regagner leurs casernes.

Patrice Talon, à la tête du pays depuis 2016, est reconnu pour avoir soutenu la croissance économique du Bénin. Toutefois, ses détracteurs lui reprochent un durcissement politique ces dernières années, dans un pays longtemps salué pour son modèle démocratique. Cette tentative de prise de pouvoir s’inscrit dans un contexte régional marqué par une succession de coups d’État depuis 2020, confirmant la persistance d’une instabilité politique en Afrique de l’Ouest.