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Droit de grève : Une réforme historique en débat au Maroc
Le projet de loi organique sur le droit de grève, attendu depuis plusieurs années, est au cœur des discussions politiques et syndicales. Ce texte, qui vise à encadrer un droit fondamental garanti par la Constitution, sera soumis au vote ce mardi 3 décembre à la Chambre des Conseillers. L’initiative, portée par le ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences, Younes Sekkouri, est perçue comme une avancée majeure pour le dialogue social au Maroc, mais suscite également des inquiétudes.
Lors d’une présentation devant la Commission de l’éducation, des affaires culturelles et sociales, le ministre a affirmé que cette réforme a pour objectif de concilier les attentes des travailleurs, les besoins des employeurs et la nécessité d’assurer un climat de travail équilibré. « Notre objectif est de résoudre les problèmes de la société, pas de les aggraver », a-t-il déclaré. Il a également insisté sur l’importance d’une approche participative, précisant que des amendements proposés par les syndicats et le Conseil économique, social et environnemental (CESE) avaient été intégrés au texte.
Cependant, le projet de loi ne fait pas l’unanimité. L’Union marocaine du travail (UMT) a exprimé son opposition à certaines dispositions, qu’elle considère comme liberticides. Parmi les points les plus critiqués figure la condition d’un quorum de 75 % pour valider une assemblée générale autorisant une grève, jugée disproportionnée par les syndicats et le CESE. D’autres préoccupations concernent les catégories de travailleurs non autorisés à faire grève et les délais de préavis de 30 jours, considérés comme trop contraignants.
Malgré ces désaccords, le ministre a souligné que le gouvernement restait ouvert aux ajustements. « Nous sommes prêts à interagir positivement avec toutes les recommandations pour garantir un texte équilibré », a-t-il assuré.
Le processus d’élaboration de cette réforme s’est distingué par un dialogue social intensifié. Pas moins de 30 réunions ont été organisées entre le gouvernement, les syndicats et les partenaires sociaux. Younes Sekkouri a salué l’implication des syndicats, qualifiant leur rôle de « partenariat stratégique indispensable ». Cette dynamique reflète une maturité croissante dans le dialogue social au Maroc, après des décennies de relations tendues entre les parties.
Cependant, la création récente d’un « Front national pour la défense du droit de grève » témoigne des inquiétudes qui subsistent au sein de la société civile. Ce mouvement cherche à préserver ce droit fondamental contre toute restriction jugée excessive.
Le projet de loi sur le droit de grève s’inscrit dans une démarche plus large de renforcement du dialogue social. Depuis l’arrivée de l’actuel gouvernement, plusieurs avancées ont été réalisées, notamment l’augmentation des salaires, la revalorisation du SMIG et du SMAG, et l’amélioration des conditions des retraités. « Nous avons repris un dialogue social qui était gelé depuis 20 ans », a rappelé le ministre, tout en soulignant que les défis accumulés sur des décennies ne pourraient être résolus en quelques années.
Cette réforme, qualifiée d’« historique » par Younes Sekkouri, est perçue comme un pas décisif vers une meilleure régulation des relations entre employeurs et salariés. Elle marque également une volonté de moderniser le cadre juridique pour répondre aux enjeux économiques et sociaux actuels.
Le vote de ce projet de loi sera scruté de près, car il pourrait redéfinir le cadre du droit de grève au Maroc. Il s’agit d’un enjeu sociétal majeur, touchant non seulement les travailleurs, mais aussi l’ensemble des acteurs économiques. Younes Sekkouri a conclu en appelant à dépasser les divergences pour construire un environnement de travail équitable et propice au développement : « Cette réforme est un exemple de maturité démocratique qui doit nous unir, pas nous diviser. »
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