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En Angleterre, les drapeaux deviennent le symbole d’une contestation anti-immigration
Déployés sur les ponts d’autoroutes, les lampadaires et les ronds-points, les drapeaux anglais et britanniques se multiplient ces dernières semaines dans toute l’Angleterre. Une démonstration de patriotisme qui dépasse le cadre des événements sportifs ou des cérémonies royales, et qui s’inscrit dans un mouvement de protestation anti-immigration largement relayé par des groupes d’extrême droite.
Dans plusieurs villes et villages, des ronds-points ont été repeints en rouge et blanc, les couleurs de la croix de Saint-Georges, tandis que l’Union Jack, drapeau du Royaume-Uni, s’affiche lui aussi en nombre. « Nous ne nous attendions pas à ce que cela prenne une telle ampleur », reconnaît Carla Kennedy, membre des Worcester Patriots, un collectif qui a déployé des centaines de drapeaux dans l’ouest du pays. Pour cette militante, le phénomène reflète un ras-le-bol face à l’immigration illégale. « Ce n’est pas du racisme, affirme-t-elle. Nous sommes fiers d’être Anglais et Britanniques. »
Mais les associations antiracistes pointent le rôle joué par des figures connues de l’extrême droite. L’opération Raise the Colours (« Hisser les couleurs »), qui revendique avoir accroché près d’un million de drapeaux, est cofondée par Andy Saxon, proche de Tommy Robinson, figure de l’extrême droite britannique. « Le problème, ce n’est pas le drapeau en soi, mais le fait que cette campagne soit orchestrée par des extrémistes », dénonce l’ONG Hope not Hate. Paul Golding, leader du mouvement Britain First, a d’ailleurs confirmé avoir fourni des drapeaux pour soutenir cette mobilisation.
Le contexte politique nourrit ce regain de tensions. Le parti anti-immigration Reform UK, dirigé par Nigel Farage, progresse dans les urnes et domine les sondages. Depuis juillet, des manifestations visant des hôtels hébergeant des demandeurs d’asile se multiplient, avec toujours les drapeaux anglais en étendard. « Longtemps associé à l’extrême droite, le drapeau de Saint-Georges avait été banalisé dans les années 1990, notamment dans le sport, rappelle Michael Kenny, professeur à Cambridge. Aujourd’hui, il redevient l’expression d’un mécontentement sur l’immigration et la politique gouvernementale. »
Le Premier ministre travailliste Keir Starmer a tenté d’apaiser les tensions en affirmant que les drapeaux national et anglais devaient rester un motif de « fierté », mais il a averti que leur instrumentalisation à des fins de division revenait à « les dévaluer ».
Le phénomène, apparu à Birmingham en août, s’est amplifié lorsque les autorités locales ont été accusées – à tort, selon elles – d’avoir ordonné le retrait de drapeaux anglais tout en laissant flotter des drapeaux palestiniens. La dynamique a même trouvé un écho en Irlande, où des drapeaux tricolores ont été accrochés dans des quartiers à forte population immigrée, au point que la municipalité de Dublin envisage désormais leur retrait.