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Fonctionnaires et crimes financiers : la justice passe à l’offensive
Face à la multiplication des rapports d’audit et à la pression croissante des institutions de contrôle, les services compétents du ministère de l’Intérieur ont lancé une vaste opération judiciaire visant à lutter contre les crimes financiers au sein des collectivités territoriales. Cette offensive, appuyée par la Direction générale des collectivités territoriales (DGCT), révèle l’ampleur des dysfonctionnements et la responsabilité de nombreux agents publics dans des affaires de corruption et de mauvaise gestion.
Depuis plusieurs mois, la DGCT, rattachée au ministère de l’Intérieur, collecte des données actualisées sur des fonctionnaires territoriaux suspectés de détournements et de malversations. Ces enquêtes reposent sur des rapports détaillés issus de l’Inspection générale de l’administration territoriale et des cours régionales des comptes, qui dénoncent une recrudescence inquiétante des pratiques illégales au sein des administrations locales.
Les affaires concernent aussi bien les budgets communaux, provinciaux, régionaux que le budget général de l’État. Elles portent notamment sur des dysfonctionnements administratifs et des irrégularités dans la passation des marchés publics. Plusieurs cas emblématiques ont ainsi été révélés.
Parmi eux, celui d’un ingénieur à la retraite et d’un président de commune dans la province de Benslimane, tous deux placés en détention provisoire pour des malversations dans la gestion du secteur de la propreté. Ce dossier illustre les risques liés à la concentration des responsabilités et au manque de contrôle rigoureux.
Une autre affaire retentissante est celle de l’ex-député istiqlalien Zine El Abidine Houass, surnommé « Moul 17 milliards ». Condamné en 2019 pour corruption, chantage, falsification et usage de faux, il fait l’objet d’une saisie record de 170 millions de dirhams par la Brigade nationale de la police judiciaire. Un technicien de l’urbanisme, rattaché au budget général, est également impliqué dans ce dossier désormais jugé devant la Cour d’appel de Casablanca.
À Berrechid, un receveur communal a été condamné à une peine de prison ferme pour détournement de fonds publics, après avoir remis de faux reçus aux citoyens tout en ne versant pas l’argent collecté au Trésor public.
Ces affaires ne sont pas isolées. Elles traduisent une responsabilité partagée entre cadres en poste et fonctionnaires retraités, souvent protégés par des failles dans les mécanismes de contrôle traditionnels. La DGCT alerte depuis plusieurs années sur le manque de ressources humaines qualifiées dans les collectivités locales, un problème accentué par la réaffectation massive de fonctionnaires vers d’autres administrations comme la Trésorerie générale ou la Direction des impôts. Ce déficit pousse certaines communes à confier des missions sensibles à des agents peu expérimentés, aggravant ainsi les risques de fraude.
Parmi les dossiers en cours, celui d’un fonctionnaire communal arrêté juste avant sa retraite après une condamnation par contumace dans une affaire liée au marché de gros de Casablanca suscite une attention particulière. Plus ancien, un dossier vieux de dix ans, impliquant plusieurs chefs de service et un ancien président de commune de Berrechid, est actuellement jugé devant la chambre des crimes financiers de la Cour d’appel de Casablanca, en attendant la décision finale.
Cette vague d’enquêtes et d’arrestations illustre la volonté des autorités de restaurer la confiance dans l’administration locale et d’instaurer une gouvernance plus transparente et responsable. La lutte contre la corruption et les crimes financiers dans la fonction publique apparaît plus que jamais comme un enjeu central pour le renforcement de l’État de droit et la bonne gestion des ressources publiques.
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