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Fraudes à l’étranger : l’office des changes en alerte
Les investissements marocains à l’étranger sont désormais scrutés de près par l’Office des Changes, qui a intensifié ses contrôles suite à la découverte de multiples cas suspects de faillite artificielle et de manipulations financières. Plusieurs projets en difficulté, principalement en Europe et en Afrique, sont au cœur d’enquêtes visant à élucider d’éventuelles fraudes comptables et transferts illégaux de fonds vers des paradis fiscaux.
Les équipes de contrôle de l’Office des Changes examinent minutieusement les dossiers liés à ces projets, en collaboration étroite avec la Direction générale des impôts ainsi que l’Administration des douanes et impôts indirects. Ces enquêtes ciblent notamment des flux financiers importants effectués par des investisseurs marocains vers des pays comme la France, la Côte d’Ivoire et le Mali. Selon des sources internes relayées par Hespress, les montants transférés dépasseraient 820 millions de dirhams, sans qu’aucune contrepartie tangible en matière d’investissement ne soit constatée.
Les investigations reposent sur des rapports et des notes de renseignement pointant du doigt des investisseurs soupçonnés d’avoir délibérément déclaré la faillite de leurs entreprises pour masquer une absence de bénéfices réels. Ces derniers auraient simultanément rapatrié d’importantes sommes au Maroc, en apparence dans le respect des règles relatives aux changes.
Les premiers éléments d’audit ont été déclenchés après la détection d’anomalies dans les déclarations comptables, telles qu’une baisse inhabituelle des bénéfices et une surestimation des charges, en décalage avec les performances habituelles observées dans les mêmes secteurs d’activité et zones géographiques.
Ces constats renforcent les soupçons d’une manipulation systématique des comptes et de détournements financiers réalisés via des établissements bancaires agréés. Bien que les sociétés concernées disposent de licences d’investissement délivrées par l’Office des Changes, quatre investisseurs ont été formellement identifiés comme ayant tenté d’échapper à leurs obligations légales, notamment en matière de rapatriement des revenus.
Par ailleurs, certaines sources rapportent que ces investisseurs auraient fait appel à des cabinets comptables étrangers, spécialisés dans la falsification de documents financiers. Ces experts, principalement basés en Afrique, auraient participé à la création d’une fausse dégradation de la santé financière des entreprises, facilitant ainsi la dissimulation de fonds et leur transfert vers des comptes secrets situés dans des paradis fiscaux.
Dans le cadre de la lutte contre ces pratiques frauduleuses, l’Office des Changes multiplie également les échanges d’informations électroniques avec des institutions homologues en Europe et en Amérique centrale. Ces coopérations s’inscrivent dans le cadre d’accords internationaux visant à renforcer la lutte contre la fraude et le blanchiment d’argent.
Il convient de rappeler que la réglementation marocaine encadre strictement les investissements à l’étranger. Les investisseurs doivent fournir des justificatifs rigoureux de leurs dépenses et sont tenus de rapatrier les revenus générés au Maroc, toute conservation à l’étranger étant prohibée.
Le règlement 169 des instructions générales sur les opérations de changes pour 2024 impose aux entreprises marocaines souhaitant investir à l’étranger de justifier d’au moins trois ans d’activité, de présenter des comptes certifiés sans réserve, et de veiller à ce que l’investissement soit strictement lié à leur activité principale, excluant toute opération spéculative ou immobilière.
Ces mesures visent à assurer la transparence des flux financiers et à protéger l’intégrité du système économique marocain face à des pratiques frauduleuses qui pourraient nuire à la réputation et à la stabilité financière du pays.
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