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L'Or de la Côte d’Ivoire brille face aux incertitudes du Sahel
Avec des réserves estimées à 600 tonnes et une production annuelle qui a atteint près de 60 tonnes en 2024, la Côte d’Ivoire s’impose comme un acteur central de l’or en Afrique de l’Ouest. Alors que les tensions sécuritaires et fiscales persistent au Mali et au Burkina Faso, Abidjan apparaît de plus en plus comme une destination refuge pour les investissements miniers étrangers.
Dernier signe en date : la compagnie australienne Resolute Mining a officialisé, jeudi 1er mai, l’acquisition du projet Doropo, renforçant sa présence dans le pays. Ce mouvement stratégique intervient quelques mois après l’arrestation temporaire de son PDG, Terence Holohan, au Mali, dans le cadre d’un litige fiscal de grande ampleur. Bien que Resolute ait évité toute déclaration polémique, la volonté de diversification hors du Mali semble claire.
D’autres acteurs majeurs du secteur prennent également leurs distances avec le Sahel. La canadienne Fortuna Mining a cédé, mi-avril, sa mine de Yaramoko au Burkina Faso pour 130 millions de dollars, évoquant explicitement un climat des affaires « de plus en plus difficile ». Elle concentre désormais ses efforts sur la mine de Séguéla, en Côte d’Ivoire.
De son côté, le géant Endeavour Mining confirme un rééquilibrage stratégique. Entre 2022 et 2024, le groupe a réduit sa présence au Burkina Faso tout en augmentant sa production en Côte d’Ivoire. Les mines d’Ity et Lafigué ont ainsi généré plus d’or que les actifs burkinabè en 2024, une première dans l’histoire du groupe. Cette dynamique devrait s’amplifier avec le lancement du projet Assafou, dont la production annuelle est estimée à plus de 300 000 onces sur dix ans.
La Côte d’Ivoire tire son épingle du jeu grâce à un environnement stable et à des politiques publiques orientées vers l’attractivité des investissements. « Le pays bénéficie d’un cadre réglementaire plus prévisible et d’une sécurité relative, contrairement à ses voisins sahéliens », analyse Ahamadou Mohamed Maïga, directeur du cabinet Extractive & Energy Investment Council.
Consciente de ses atouts, Abidjan affiche une ambition claire : atteindre 100 tonnes de production d’or d’ici 2029. Un objectif porté par le ministre des Mines, Mamadou Sangafowa-Coulibaly, et soutenu par d’anciens acteurs du secteur, comme Jean-Claude Diplo, qui voit dans son pays un futur rival du Ghana.
Toutefois, la concurrence reste vive. Le Ghana conserve son statut de leader régional, tandis que la Guinée, encore peu exploitée, attire de nouveaux projets. Par ailleurs, la révision en cours du code minier ivoirien pourrait, selon son orientation, soit conforter l’attrait du pays, soit créer de nouvelles incertitudes pour les opérateurs.
En attendant, la Côte d’Ivoire confirme son ascension dans le paysage aurifère africain, portée par la stabilité politique, la qualité de son sous-sol et une stratégie résolument tournée vers l’avenir.