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La lèpre au Maroc : une maladie ancienne mais toujours d’actualité
La lèpre, une maladie infectieuse souvent perçue comme appartenant au passé, continue de sévir au Maroc, bien que sa prévalence demeure faible. Selon les données récentes publiées par la Direction de l’épidémiologie et de la lutte contre les maladies, 14 nouveaux cas ont été recensés en 2022, portant la prévalence nationale à 0,06 cas pour 100 000 habitants.
Cette pathologie, causée par la bactérie Mycobacterium leprae, affecte principalement la peau, les nerfs périphériques et, dans certains cas, les yeux et les membres. Si elle n’est pas traitée à temps, elle peut entraîner des complications graves, telles que des invalidités permanentes. Parmi les nouveaux cas notifiés, 13 étaient sous forme multibacillaire, caractérisée par une forte charge bactérienne, et un cas sous forme paucibacillaire, moins sévère.
Répartition géographique et profil des patients
Les 14 cas recensés en 2022 proviennent de cinq régions spécifiques : Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra, Fès-Meknès, Tanger-Tétouan-Al Hoceima et Souss Massa. Le sexe ratio de 2,5 hommes pour une femme confirme que les hommes sont davantage touchés par cette maladie. Deux cas d’invalidité de grade 2, la forme la plus sévère, ont été signalés, ainsi que deux cas d’invalidité de grade 1.
Objectif d’élimination d’ici 2030
Face à la persistance de cette maladie, le ministère de la Santé et de la Protection sociale vise à éradiquer la lèpre à l’horizon 2030. Ce projet repose sur un programme national de lutte contre la lèpre, mis en place en 1981. Parmi les principales actions envisagées figurent le dépistage précoce des malades, le suivi continu des patients sous traitement et la surveillance annuelle des contacts proches des malades sur une période de dix ans.
Un traitement efficace et une maladie curable
Bien que la lèpre suscite encore une crainte importante en raison de son potentiel invalidant, elle est aujourd’hui curable grâce à une polychimiothérapie. Le traitement standard inclut l’administration de trois médicaments : la dapsone, la rifampicine et la clofazimine. La durée de traitement varie en fonction de la forme de la maladie : six mois pour les cas paucibacillaires et douze mois pour les cas multibacillaires.
Sensibilisation et lutte contre la stigmatisation
Au-delà du traitement médical, un autre enjeu majeur consiste à lutter contre la stigmatisation des personnes atteintes. Si la lèpre reste une maladie rare, sa lente incubation (pouvant aller jusqu’à cinq ans avant l’apparition des symptômes) et la nécessité d’un contact étroit et prolongé pour la transmission compliquent le dépistage rapide. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la maladie se transmet principalement par des gouttelettes émises par le nez et la bouche d’une personne infectée non traitée.
En somme, bien que la lèpre soit aujourd’hui bien maîtrisée sur le plan médical, des efforts soutenus doivent être poursuivis pour atteindre l’objectif d’élimination, tout en maintenant la vigilance épidémiologique et la sensibilisation de la population.
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