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La Samir : les travailleurs intensifient la pression à l’approche du 1er mai

Mardi 15 Avril 2025 - 11:30
La Samir : les travailleurs intensifient la pression à l’approche du 1er mai
Par: Naji khaoula
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À quelques semaines de la célébration du 1er mai, la tension monte autour du dossier de la Samir, unique raffinerie du Royaume, à l’arrêt depuis 2015. Lors d'une assemblée générale organisée au siège de la Confédération démocratique du travail (CDT) à Mohammedia, les travailleurs ont réaffirmé leur engagement pour la relance de l’activité de raffinage et la défense de leurs droits sociaux. Un appel direct a été lancé au gouvernement, accusé de porter la « responsabilité pleine et entière » dans la situation de blocage.

Au centre des préoccupations figure la dégradation continue des installations industrielles et la perte progressive du savoir-faire accumulé par les salariés au fil des décennies. Les représentants syndicaux dénoncent ce qu’ils qualifient de « politique de l’abandon », estimant que le silence des autorités équivaut à un sabotage délibéré d’un levier stratégique pour la souveraineté énergétique du Maroc.

Selon la centrale syndicale, l’attitude de l’exécutif tend à favoriser une cession totale des actifs de la raffinerie à des intérêts étrangers ou à une structure publique, par le biais d’un mécanisme de rachat de la dette. Une démarche jugée contraire à l’intérêt national par les syndicalistes, qui appellent à un « sursaut politique » pour sauver ce fleuron industriel.

Sur le plan social, les tensions ne cessent de croître. Depuis la mise en liquidation judiciaire en 2016, les employés dénoncent le non-respect de leurs droits fondamentaux, malgré des contrats de travail toujours en vigueur. Les revendications portent notamment sur la restitution des salaires partiellement versés, la régularisation des cotisations de retraite et le respect des engagements issus du dialogue social.

Le contexte est d’autant plus tendu que la cherté de la vie pèse lourdement sur les quelque 800 salariés concernés, dont les salaires sont gelés depuis près de neuf ans. La CDT accuse la direction de violer les termes de la convention collective et de plusieurs accords bilatéraux, contribuant à un climat social délétère.

Dans un souci de mobilisation accrue, l’assemblée générale a validé la nouvelle composition du conseil syndical au sein de la Samir. Un appel à l’unité a été lancé à tous les travailleurs, retraités, soutiens et militants afin d’intensifier les actions sur le terrain.

Une forte participation est attendue lors de la marche nationale du 1er mai, prélude à un sit-in prévu devant le tribunal de commerce de Casablanca à la fin des mois de mai et juin. Objectif : remettre la Samir au cœur des priorités de l’agenda gouvernemental et éviter ce que les syndicats dénoncent comme une « mort programmée » de l’un des piliers industriels du pays.



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