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L'Australie fixe l'âge minimal pour les réseaux sociaux entre 14 et 16 ans

Mardi 10 - 07:25
L'Australie fixe l'âge minimal pour les réseaux sociaux entre 14 et 16 ans

L'Australie s'apprête à franchir une étape majeure dans la régulation des réseaux sociaux en fixant un âge minimal pour leur utilisation. Selon un projet de loi annoncé mardi par le Premier ministre Anthony Albanese, l'âge minimal pour accéder à des plateformes comme Facebook, Instagram et TikTok sera fixé entre 14 et 16 ans. Cette mesure, destinée à devenir effective cette année, vise à protéger les jeunes des dangers des réseaux sociaux.

"Je veux voir les enfants loin de leurs écrans et (plutôt) sur les terrains de foot, dans les piscines et sur les courts de tennis", a déclaré Anthony Albanese. Le Premier ministre de centre-gauche a qualifié les réseaux sociaux de "fléau" pour les jeunes, soulignant l'importance de les encourager à vivre des expériences réelles avec de vraies personnes.

Un test de vérification d'âge à la connexion sera mené dans les prochains mois avant que le texte n'entre en vigueur. Cette initiative vise à garantir que les jeunes utilisateurs respectent les nouvelles règles d'âge. "Nous voulons qu'ils aient de vraies expériences avec de vraies gens parce que nous savons que les réseaux sociaux font du mal à la société", a ajouté M. Albanese lors d'une interview sur la chaîne nationale ABC.

Interrogé sur le sujet, Anthony Albanese a indiqué qu'il était personnellement favorable à un âge minimal de 16 ans. Le chef de file de l'opposition conservatrice, Peter Dutton, a apporté son soutien au projet de loi du gouvernement. "Chaque jour de retard laisse les jeunes enfants vulnérables aux menaces des réseaux sociaux", a-t-il déclaré.

Cependant, certains analystes estiment que cette limite d'âge pourrait ne pas être bénéfique pour les jeunes socialement en difficulté. Daniel Angus, professeur à l'université de Technologie du Queensland, a qualifié le plan gouvernemental d'"imprudent" et "irréfléchi". Il a souligné que cette mesure intervient avant même le rapport final d'une enquête parlementaire sur les effets des réseaux sociaux sur la société australienne.

"Ce projet sape l'enquête et les principes de la démocratie délibérative et menace de causer de sérieux torts en excluant les jeunes d'une participation importante et saine au monde numérique", a déclaré M. Angus, qui dirige le pôle de recherche de l'université sur les médias numériques. Il a également exprimé sa crainte que la loi puisse rediriger les enfants vers "des espaces en ligne de moindre qualité" en "supprimant d'importants moyens de connexion sociale".

Toby Murray, professeur associé d'informatique et de technologies de l'information à l'université de Melbourne, a également soulevé des préoccupations quant à la faisabilité technique de la vérification d'âge. "Le gouvernement est en train d'essayer une technologie de vérification de l'âge. Mais on sait déjà que les méthodes actuelles ne sont pas fiables, trop faciles à contourner ou risquées pour la vie privée des utilisateurs", a-t-il affirmé.

Le Premier ministre Anthony Albanese a répondu aux critiques en soulignant que les parents attendent une réponse au harcèlement en ligne et une manière de contrôler l'accès aux contenus dangereux publiés sur les réseaux sociaux. "Nous devons protéger nos enfants des dangers des réseaux sociaux", a-t-il insisté.

Cette initiative australienne s'inscrit dans une tendance mondiale de régulation des réseaux sociaux. En avril, un projet de loi fixant à 13 ans l'âge minimum pour aller sur les réseaux sociaux a été présenté au Sénat des États-Unis par des législateurs démocrates et républicains. En France, le président Emmanuel Macron a également exprimé son soutien à une interdiction du téléphone portable "avant 11 ans" et des réseaux sociaux "avant 15 ans".

La mise en place de cette nouvelle loi en Australie marque une étape importante dans la protection des jeunes contre les dangers des réseaux sociaux, tout en soulignant les défis techniques et sociaux associés à cette régulation.


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