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Le Maroc perçu comme première menace étrangère par 55 % des Espagnols
Selon une enquête récente de l’Institut royal Elcano, relayée par plusieurs médias espagnols, plus de la moitié des Espagnols considèrent aujourd’hui le Maroc comme la principale menace étrangère pour leur pays. Cette perception, partagée par 55 % des sondés, dépasse désormais celle de la Russie (33 %) et des États-Unis (19 %), marquant un tournant significatif dans la lecture que les citoyens ibériques font de leur environnement géopolitique.
Une perception en nette progression
Le Maroc n’a pas toujours occupé une telle place dans l’imaginaire stratégique espagnol. En 2021, ils n’étaient que 35 % à désigner le royaume chérifien comme une menace. En 2024, cette proportion était déjà montée à 49 %, pour atteindre aujourd’hui un palier symbolique. Un changement de perception qui semble s’ancrer dans des épisodes récents de tensions, notamment l’afflux massif de migrants à Sebta en mai 2021, interprété comme une pression orchestrée par Rabat dans un contexte de brouille diplomatique.
L’ombre persistante du dossier du Sahara
Malgré un réchauffement apparent des relations depuis le ralliement du Premier ministre Pedro Sánchez au plan d’autonomie proposé par le Maroc pour le Sahara, la défiance populaire, elle, reste intacte. Ce paradoxe s’explique par le fait que les gestes politiques n’effacent ni la mémoire des crises précédentes, ni les divergences sur des questions sensibles comme les présides occupés de Sebta et Melilia.
Une lecture politique clivée
L’étude du centre Elcano souligne une fracture nette selon les sensibilités politiques. Ainsi, 56 % des sympathisants de droite voient le Maroc comme une menace, contre 38 % chez les centristes et seulement 29 % à gauche. Ce clivage révèle une lecture idéologique des enjeux de souveraineté et des rapports de force dans le détroit de Gibraltar.
Le Maroc, en dehors du parapluie de l’OTAN
L’expert Ignacio Molina, co-auteur de l’enquête, rappelle dans une interview à El País que l’inquiétude vis-à-vis du Maroc est accentuée par un sentiment d’isolement stratégique. Contrairement à la Russie ou d'autres puissances, le Maroc ne fait pas partie des menaces couvertes par le dispositif de défense de l’OTAN. Cette vulnérabilité perçue alimente le discours sécuritaire, particulièrement chez les conservateurs.
Les États-Unis, une menace montante
Autre donnée marquante du sondage : la montée en puissance des États-Unis dans le classement des menaces (de 5 % à 19 % en un an). Un bond attribué au retour de Donald Trump, perçu comme un soutien fort au Maroc, mais aussi aux inquiétudes liées à un protectionnisme américain pouvant nuire aux intérêts européens.
Ce sondage témoigne moins d’un risque militaire immédiat que d’un malaise persistant dans la relation bilatérale hispano-marocaine. Il met en lumière les effets d’une mémoire collective marquée par des épisodes de tension, les fractures internes en Espagne autour de la question migratoire et territoriale, ainsi que les incertitudes géopolitiques à l’échelle transatlantique.