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Canal+ impose une austérité stricte après le rachat de MultiChoice
Depuis son rachat du groupe sud-africain MultiChoice, le français Canal+ a engagé une vaste politique de rationalisation visant à redresser la situation financière du géant de la télévision payante africaine. Cette stratégie s’est traduite par une mesure immédiate : la suspension des paiements à une grande partie des fournisseurs, désormais contraints d’accepter une réduction de 20 % de leurs factures pour être réglés. Une décision qui a semé le trouble dans l’industrie des médias en Afrique du Sud.
Si MultiChoice a affiché un retour au bénéfice en 2025, ce résultat tient principalement à la cession de 60 % de sa filiale d’assurance NMS à Sanlam. Le cœur d’activité du groupe, lui, continue de s’affaiblir. Le service de télévision payante DStv perd des abonnés, notamment dans son segment Premium, et ce de manière continue depuis 2015. La concurrence des plateformes internationales de streaming comme Netflix ou Amazon Prime Video a profondément modifié les habitudes de consommation, accélérant la baisse d’attractivité du bouquet.
À cette érosion des revenus s’ajoutent des contraintes strictes imposées par les autorités sud-africaines au moment du rachat : interdiction de procéder à des licenciements pendant trois ans, maintien de partenariats avec le groupe public SABC News, et obligation d’investir dans la production locale. Face à ces engagements, Canal+ cherche des marges d’économie ailleurs, en ciblant principalement les prestataires.
Mais cette approche suscite des tensions. Plusieurs fournisseurs, souvent de taille moyenne ou petite, dénoncent une pression financière difficilement tenable. Certains assurent que des réductions ont été exigées même après la signature des contrats, mettant en péril leur équilibre économique. La Commission sud-africaine de la concurrence a d’ailleurs ouvert une enquête pour vérifier si Canal+ respecte l’ensemble des engagements pris lors du rachat.
Au-delà des aspects financiers, c’est tout l’écosystème audiovisuel africain qui observe l’évolution de la situation avec inquiétude. MultiChoice est un acteur central dans la production et la diffusion des contenus sur le continent. Toute fragilisation de sa chaîne de valeur pourrait avoir des répercussions sur les studios, les producteurs indépendants et l’emploi culturel.
Canal+ défend une stratégie qu’il juge indispensable au maintien de la viabilité du groupe. Mais l’équilibre entre rigueur financière et responsabilité culturelle s’annonce délicat, dans un contexte où la concurrence internationale n’a jamais été aussi forte.