Maroc : Le déficit de liquidité bancaire s'accroît à 145 milliards de dirhams

Le déficit de liquidité bancaire moyen au Maroc s’est creusé de 5,47% pour atteindre 145 milliards de dirhams (MMDH) durant la semaine du 5 au 11 septembre, selon une récente note de BMCE Capital Global Research (BKGR). Cette augmentation intervient dans un contexte où les avances 7 jours de la Banque Centrale ont diminué de 3,7 MMDH pour s’établir à 61,3 MMDH.

Dans sa note « Fixed Income Weekly », BKGR indique que les placements du Trésor ont enregistré une hausse significative, avec un encours quotidien maximal de 19,2 MMDH le mercredi dernier, contre un encours quotidien maximal de 10,3 MMDH lors de la période précédente. Cette augmentation des placements du Trésor reflète une demande accrue pour les instruments financiers sûrs et liquides.

Dans ces conditions, le taux moyen pondéré (TMP) s’est fixé à 2,75%, tandis que le MONIA (Moroccan Overnight Index Average), l’indice monétaire de référence au jour le jour calculé sur la base des transactions de pensions livrées ayant comme collatéral les bons du Trésor, s’est contracté à 2,683%. Ces indicateurs montrent une légère contraction des taux d’intérêt à court terme, ce qui pourrait influencer les conditions de financement sur le marché monétaire.

Pour la prochaine période, Bank Al-Maghrib a décidé d’intensifier son rythme d’intervention sur le marché monétaire. Les avances 7 jours devraient se fixer à 67 MMDH, une mesure visant à assurer une liquidité adéquate dans le système bancaire et à maintenir la stabilité financière.

Cette décision de la Banque Centrale intervient dans un contexte économique marqué par des incertitudes et des défis persistants. L’augmentation du déficit de liquidité bancaire et la hausse des placements du Trésor sont des signes que les institutions financières cherchent à sécuriser leurs positions en période d’incertitude économique.

Les analystes de BKGR soulignent que la situation actuelle nécessite une vigilance accrue de la part des autorités monétaires pour éviter des tensions sur le marché financier. La Banque Centrale devra continuer à surveiller de près les évolutions des indicateurs clés et ajuster ses interventions en conséquence pour maintenir la stabilité du système bancaire.

Enfin, la hausse du déficit de liquidité bancaire et les mesures prises par Bank Al-Maghrib montrent que le Maroc navigue dans un environnement économique complexe. Les décisions prises par la Banque Centrale visent à assurer une liquidité suffisante et à maintenir la confiance des acteurs économiques, tout en surveillant les évolutions des taux d’intérêt et des placements du Trésor.